Homélie du 21e dimanche de TO, année C
Is 66, 18-21 ; ps
116 ; He 12, 5-7.11-13 ; Lc 13, 22-30
I – Dieu est Père
Dans la lettre aux Hébreux que nous
venons d’entendre, l’auteur nous rappelle que Dieu est père pour nous. Et comme
tout bon père, il a souci de faire grandir ses enfants. C’est ainsi que Dieu
peut permettre l’épreuve, afin qu’elle soit pour nous une école…
L’auteur de la lettre aux hébreux
nous cite là une parole d’Isaïe le Prophète. Dieu n’est pas un
baby-sitter : son projet n’est pas de nous éviter toute difficulté ou tout
problème : il se veut pour nous un éducateur, qui nous donne la capacité
de vivre sans petite roue, avec la seule
force de la Foi, en gardant les yeux fixés sur l’essentiel, en avançant
vers la joie et le bonheur.
Ce n’est pas la
souffrance en elle-même qui est bonne ou qui serait voulue par Dieu ; comme si
la chute de vélo était voulue par le papa ! mais elle fait partie de notre
condition de cycliste… et Dieu, –Père tendre qui veut nous élever à lui –, nous
laisse la possibilité de vivre le témoignage de la foi, face aux épreuves de la
vie, voire au persécutions ; Et nous savons combien ce mot peut résonner
aujourd’hui.
II – Il veut faire de nous des Fils
Le Fils, c’est celui qui est
héritier du père, celui qui partage pleinement le souci des affaires de son
père. C’est l’image par excellence pour décrire le rapport entre le Père et le
Christ Jésus. C’est l’image par excellence qui décrivait le rapport entre le
peuple juif et son Dieu. La tentation du Fils est de croire qu’il le fils
unique. Mais Dieu, s’il s’est choisi un peuple déterminé, va leur enseigner
qu’il est en réalité un fils ainé, ayant mission de témoigner et de transmettre
aux autres ce qu’il a reçu.
Ce petit reste, ces
« rescapés » dont nous parle le prophète Isaïe dans la 1ere lecture,
il garde l’espérance, il garde la confiance en Dieu malgré les épreuves, les
exils, les solitudes, et il est chargé de louer le Seigneur Dieu au nom de tous
les peuples, il est chargé de chanter la gloire de Dieu, au profit de tous les
peuples… Chanter les merveilles de Dieu, afin que tous puissent entrer dans la
joie du Père, voilà l’appel spécifique qu’a reçu Israël, voilà l’appel que nous
avons reçu.
Il lui faut témoigner de l’action de
Dieu en sa faveur, afin que tous puissent chanter et proclamer sa gloire. C’est
le cœur de ce psaume 116, le plus court de tous les psaumes, et qui nous envoie
en mission. « Louez Dieu… tous les étrangers… Louez Dieu, car il a fait pour nous des merveilles »
III – Dieu nous invite au festin des
Noces
Ce que Jésus dit aux juifs de son
temps, c’est que la porte du ciel est la même pour tous… mais elle n’est pas
large… on ne peut y entrer si on a de l'embonpoint. Vous savez, cet embonpoint qui nous
boursoufle : orgueil, vanités, égoïsme, quête du confort et de la facilité…
Évidemment, nous qui sommes
catholiques pratiquants, qui allons à la messe chaque semaine, qui essayons de
nous confesser régulièrement, qui prenons le temps de la prière chaque jour,
qui respectons les commandements du Seigneur et les commandements de l’Église,
nous aimerions bien que la porte s’élargisse un peu pour nous… ce serait moins fatiguant. Mais tout cela, ce
n’est que le moyen d'atteindre ce qui est réellement essentiel, il ne faut pas se
tromper : le but c’est le ciel, et donc de nous offrir tout
entier à Dieu, comme des fils aimants…
En fait Jésus nous appelle encore à
lâcher notre masque, et à unifier nos vies, à mettre en cohérence ce que nous
croyons et ce que nous vivons.
Les
sacrements sont le cadeau que Dieu nous fait, afin que nous puissions grandir
dans cette unification. Par le baptême, il nous a comblé de sa vie, il a fait de nous des
Christ, et nous sommes devenus capable de nous offrir tout entier à Dieu dans chaque
messe. Comme le disait le cardinal Barbarin, il y a quelques jour à
Lourdes : lorsque le prêtre dit : « ceci est mon corps livré pour vous », c’est bien le Christ qui se donne… mais le prêtre est invité
chaque jour à actualiser le don de sa vie, tout comme la jeune femme enceinte
qui dit à son petit : « ceci
est mon corps donné pour toi », tout comme les époux qui se disent
l’un à l’autre : « ceci est mon
corps livré pour toi ».
Nous voici réunis en ce jour de fête
pour proclamer les merveilles de Dieu : sans jamais se lasser, Dieu a
comblé de grâce ceux qui ont eu confiance en lui. Était-ce facile ?
Était-ce confortable ? Non mais c’est le chemin de l’amour, condition de
notre joie. 40 ans sont passés, bien d’autres années passeront : confort
et facilité, vous n’en aurez pas plus : mais vous serez invités chaque
jour un peu plus à vous donner l’un à l’autre, à aimer, à travailler à la joie
de tous ceux qui vous entourent !
Conclusion
Dans cette eucharistie, faisons
offrande de nous-même, et quand nous entendrons la Parole "allez dans la paix du
Christ", nous irons vivre, pour le monde, comme des Fils très aimés du Père
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