Chers
amis, frères et sœurs dans le Christ.
Pierre et Paul, exemple de correction fraternelle : Ga 2, 12 |
La
Parole de Dieu d’aujourd’hui, elle m’a toujours paru difficile… Jésus nous
demanderait-il d’être des redresseurs de torts ? Jésus nous demande-t-il
d’être des « pères la morale » ? Jésus nous demande-t-il d’être
des empêcheurs de tourner en rond ?
Il
y aura deux points…
Ce
que Jésus enseigne…
Jésus explique ce que je dois faire si je
constate que mon frère fait une bêtise. Non pas quelque chose qui m’embête… Le
mot péché, en grec, c’est un mot qui veut dire « qui manque la cible »…
cette bêtise, c’est quelque chose qui l’empêche d’atteindre le véritable but,
le vrai bonheur. Quelque chose qui l’empêche d’avancer véritablement à la suite
du Christ. Et Jésus donne mission à tous les disciples, à tous les membres de
son Église, à nous tous.
Nous
avons pu voir que ce type de mission n’est pas nouvelle. Déjà Ézéchiel avait
reçu mandat du Seigneur d’avertir les méchants. Mission importante, car Dieu
affirme que si le méchant doit assumer les conséquence de sa méchanceté, le
prophète, qui est innocent, en est aussi responsable, s’il n’a rien fait.
C’est
rude non ?
Et
pourtant c’est une expérience courante : si nous voyons notre ami être
imprudent, sur son échelle branlante… et que nous ne disons rien, non seulement
il se blessera, mais en plus il faudra l’emmener à l’hôpital ! les
conséquences de mon omission sont ici bien visibles…
Puisque
nous sommes tous baptisés, Fils de Dieu, membres d’un même corps, nous sommes
tous concernés par l’agir des autres chrétiens. Il y a une véritable solidarité
chrétienne, au point que lorsqu’un chrétien s’élève, l’univers entier
s’élève !
Jésus
nous présente un processus gradué, qui a pour but de faire découvrir le vrai et
le bon à celui qui s’égare. C’est bien une œuvre de miséricorde à laquelle il
nous est demandé de participer… car être compté parmi les publicains, ce n’est
pas seulement une exclusion, c’est surtout être mis au rang des Zachée et des
Matthieu… et nous savons combien le Christ a souci d’eux, et à quoi il les a
appelé.
Comme
souvent, on ne peut vraiment comprendre ce texte, qu’en le mettant en rapport
avec le reste de l’Écriture… et là, la phrase qui nous aide, c’est un verset de
psaume : « amour et vérité s’embrassent » !
L’objectif
de la correction fraternelle n’est pas de dire la vérité à tout prix, quitte à
blesser sans autre but que la vérité.
Non. La correction fraternelle est, et doit être, avant tout un acte d’amour. Saint
Paul le dit « L'amour ne fait rien de mal au prochain ». Mais
comme nous sommes humains, pécheurs, nous avons bien du mal à le vivre
ainsi !
Alors
retournons le problème
Mais
si c’est moi qui fait une bêtise… si c’est moi qui me retrouve empêché à cause
de mes actes de poursuivre le véritable but, qu’en est-il ? Ne serais-je
pas heureux d’être aidé ?
Objectivement,
à tête reposée, ne suis-je pas heureux lorsque je suis sur mon échelle
brallante, et qu’on me donne un bon conseil pour éviter un accident ?
Peut-être
est-ce aussi vrai dans l’ordre spirituel. Peut-être faut-il que j’accepte que
mon frère puisse être l’instrument de la miséricorde divine… Peut-être me
faut-il entendre la réelle dimension de charité qui est sous-jacente à
l’intervention d’autrui. Malgré sa maladresse, malgré sa faiblesse, mon frère
chrétien est lui aussi à l’écoute du Seigneur. Et s’il vient auprès de moi pour
me dire une vérité, suis-je à son écoute, suis-je disponible, suis-je prêt à me
remettre en cause ?
Que
ce soit dans la vie morale ou dans la doctrine, si j’accepte de me laisser
pétrir par la parole de Dieu, si j’accepte de croire que je n’ai pas toujours
raison, alors peut-être pourrais-je entrer sur un vrai chemin de discernement,
est-ce que j’accepte d’entendre le Christ qui me crie : « convertissez-vous,
le royaume de Dieu est au milieu de vous ! », ou comme nous le
chantions « aujourd’hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix
du Seigneur ».
Pour
conclure
Pour
vivre cette correction fraternelle, telle que le Seigneur nous engage à le
vivre, il nous faut un ingrédient. C’est en fait le seul qui est
nécessaire : L’humilité. La conscience de mon imperfection. Tous nous
sommes en chemin vers le Christ, et vers le bonheur éternel. Et le seul qui
nous entraine sur ce chemin, c’est Jésus lui-même. Je ne suis pas la mesure des
autres, je ne suis pas la référence… c’est Jésus qui l’est.
C’est
la véritable humilité et le véritable amour de l’autre qui me permettra de
l’aider à grandir. Et c’est la véritable humilité et le véritable amour qui me
permettront de recevoir les remarques qui m’aideront à grandir…
Et
c’est le Seigneur qui nous fait cadeau de cela. Accueillons-le, dans
l’Eucharistie et dans la Réconciliation afin de recevoir de lui humilité et
amour.
« revêtez-vous du Seigneur
Jésus Christ »
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