Lorsque la
communauté des chrétiens se réunit pour la célébration de l’Eucharistie, chacun
occupe une place, comme membre du Corps du Christ, ce corps qui est l’Église.
Au sein de la communauté des fidèles, le prêtre a une situation bien particulière :
il agit au nom et à la place du Christ qui est la tête (on dit aussi in
persona Christi).
C’est afin de
nous aider à comprendre combien cette charge sacerdotale est spécifique que
l’Église demande au prêtre de porter des vêtements particuliers[1] pour
présider l’Eucharistie. C’est bien pour souligner que le prêtre qui célèbre
n’agit plus d’abord en son nom propre, mais comme alter Christus (un
autre Christ).
L’amict,
est un linge blanc qui permet de cacher le col. En le mettant en place, le
prêtre peut le poser d’abord brièvement sur la tête, « symbole de la
discipline des sens et de la concentration de la pensée nécessaire pour une
juste célébration de la Messe »[2].
L’aube
et l’étole « évoquent le vêtement de fête que le maître donne au
fils prodigue revenu à la maison »[3].
C’est l’immortalité dont nous revêtira le Christ lorsque nous entrerons en son
Royaume.
« ils
avaient lavé leurs vêtements dans le sang de l'Agneau et de cette façon, ils
étaient devenus blancs comme la lumière (cf. Ap 7, 14) ». Ce « "sang
de l'Agneau" est l'Amour du Christ crucifié »[4].
Ces vêtements représentent donc
les habits de lumière, mais aussi le vêtement de l’amour, nécessaire pour le
rassemblement des chrétiens. L’habit blanc du baptême a été reçu, mais il doit
être recouvert du « vêtement de couleur pourpre du double amour envers
Dieu et envers le prochain »[5].
Le cordon souligne
le choix radical que le prêtre a posé, ce choix de don total à Dieu et à la
communauté des chrétiens, ce don qui se marque concrètement par une vie
célibataire et chaste.
La chasuble
représente « le joug du Seigneur qui, en tant que prêtres, nous a été
imposé » dit Benoît XVI. « Porter le joug du Seigneur signifie
tout d'abord : apprendre de Lui », c’est aussi l’aimer
concrètement vivre de lui, par lui et pour lui. « Et plus nous
L'aimons, plus nous devenons avec Lui des personnes qui aiment, plus son joug
apparemment lourd devient léger pour nous ».
Ces vêtements,
le prêtre les porte pour trois grandes raisons : pour lui-même, afin qu’il
garde au cœur la grandeur et la beauté de la mission qui lui est confié. Pour
les assistants, afin que nous sachions ce que le Christ fait pour nous, par
l’intermédiaire du prêtre. Et enfin, pour nous tous, fidèles du Christ (laïcs
et clercs), que nous nous souvenions sans cesse que le Christ nous appelle tous
à le suivre, les yeux fixés sur lui,
tous revêtus de cet habit de fête de la vie divine, tous enveloppés dans son
amour-don total.
[1] CIC
929 « Pour célébrer et administrer l’Eucharistie, les prêtres et les
diacres revêtiront les vêtements sacrés prescrits par les rubriques ».
[2] Benoît XVI, Homélie messe
chrismale 2007.
[3] idem
[4] idem
[5] Idem, citant saint
Grégoire le Grand.
Ad Amictum, dum ponitur super caput, dicat:
RépondreSupprimerImpone, Domine, capiti meo galeam salutis, ad expugnandos diabolicos incursus.
Ad Albam, dum ea induitur:
Dealba me, Domine, et munda cor meum; ut, in sanguine Agni dealbatus, gaudiis perfruar sempiternis.
Ad Cingulum, dum se cingit:
Praecinge me, Domine, cingulo puritatis, et extingue in lumbis meis humorem libidinis; ut maneat in me virtus continentiae et castitatis.
Ad Stolam, dum imponitur collo:
Redde mihi, Domine, stolam immortalitatis, quam perdidi in praevaricatione primi parentis; et, quamvis indignus accedo ad tuum sacrum mysterium, merear tamen gaudium sempiternum.
Ad Casulam, dum assumitur:
Domine, qui dixisti: Jugum meum suave est et onus meum leve: fac, ut istud portare sic valeam, quod consequar tuam gratiam. Amen.
Amict
RépondreSupprimerPLACEZ, SEIGNEUR, sur ma tête le casque du salut, afin que je puisse repousser les attaques du démon.
Aube
REVÊTEZ-MOI, SEIGNEUR, de votre blancheur et purifiez mon cœur, afin que, lavé dans le sang de l'Agneau, je puisse jouir des joies éternelles.
Cordon
CEIGNEZ-MOI, SEIGNEUR, du cordon de pureté ; et éteignez en ma chair l'ardeur de la concupiscence, afin que demeurent en moi les vertus de continence et de chasteté.
Étole
RENDEZ-MOI, SEIGNEUR, le vêtement d'immortalité que je perdis par le péché de mes premiers parents ; et, bien que j'accède tout indigne à vos Mystères Sacrés, que je puisse cependant mériter le bonheur éternel.
Chasuble
SEIGNEUR, qui avez dit : Mon joug est doux et mon fardeau léger ! Faites que je la porte de telle sorte que j'obtienne votre grâce. Amen.