Affichage des articles dont le libellé est homélie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est homélie. Afficher tous les articles

jeudi 2 avril 2015

avec le Christ, nous avons l’essentiel… et la surabondance



Chers frères et sœurs,

Ce soir, c’est la fête de l’Eucharistie. Car c’est aujourd’hui que nous célébrons. C’est aussi la fête du sacerdoce, car, c’est aujourd’hui que nous avons entendu la Parole du Christ : faites cela en mémoire de moi.
 
Et l’évangile que nous avons entendu, et le geste que nous allons faire dans quelques instant c’est celui du lavement des pieds.



1/ Il se dépouilla lui-même. Il prend la condition de serviteur. Ces mots de Saint Paul s’appliquent parfaitement à ce moment du lavement des pieds.
Et c’est ainsi que Jésus manifeste sa condition royale. Car dans la Bible, être roi ce n’est pas être le potentat qui se prélasse, non. Être roi, c’est être le berger de son peuple, le serviteur des brebis.
Évidemment, ce texte s’applique particulièrement à nous qui sommes prêtres, ici dans ce chœur. C’est pour cela que le verset que j’ai choisi comme phrase d’ordination était celui-ci : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».
C’est pour cela que nous devons particulièrement prier pour les prêtres, qu’ils n’oublient pas cette parole de Jésus.

 2/ Mais cela s’applique-t-il seulement aux prêtres ? Vous voyez ou je veux en venir… bien évidemment, cela s’adresse à tous les disciples du Christ, a vous tous, à nous tous qui sommes ces autres Christ, ces Christ dans le monde, ces chrétiens… Nous sommes membres de son corps, nous sommes fils de Dieu dans l’unique Fils, et tous ensemble nous sommes invités à entrer dans cette démarche de dépouillement, dans cette démarche que Jésus nous donne à imiter.

3/ C’est bien difficile. Alors Jésus ne nous abandonne pas. Il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps. Et chaque jour il nous donne l’essentiel, ce qui nous est absolument indispensable : sa vie même.
Symboliquement l’Eucharistie est célébré avec du pain azyme, ce pain un peu sec, qui n’a pas beaucoup de goût… c’est pour signifier justement qu’il n’y a que l’essentiel.
Mais l’Eucharistie est aussi célébrée avec du vin, ce vin qui est très bon, qui signifie la générosité de Dieu, la surabondance de ses dons… comme à Cana : « Tout le monde sert le bon vin en premier… Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant ».
Ainsi avec le Christ, nous avons l’essentiel… et la surabondance : et ainsi nous pouvons vivre de sa vie.

4/Nous sommes d’autres Christ, Messie, Oint, chrétiens… et donc choisis… choisis pour être unis au Christ dans sa mission de prêtre, et avec lui être pleinement participant à l’Eucharistie… Car c’est cela la vraie participation : à chaque messe, à chaque eucharistie, s’offrir tout entier à Dieu, pour nos frères, sans rien retenir, sans revendiquer le rang dont nous nous croyons propriétaires…

Nous sommes choisis,
et nous sommes donc envoyés au monde entier pour témoigner de ce grand mystère : Dieu aime le monde, Dieu aime chacun de nous, Dieu veut notre bonheur et notre joie.
Soyons pleinement les Christ dont le monde a besoin, et nous serons, selon la Parole de Jésus, lumière du monde, et sel de la terre.

« C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».

samedi 27 décembre 2014

Une rencontre à ne pas rater...



Frères et sœurs,

Ce soir nous faisons mémoire de ce jour béni où Dieu s’est fait petit enfant. Où Dieu ne nous a pas laissé tomber : comme il nous aime vraiment, il est venu nous accompagner sur nos chemins…

Une rencontre

 
Car la fête de ce soir, ce n’est pas une commémoration, ce n’est pas un souvenir…  non, c’est la mise au présent d’un évènement étonnant : Dieu vient habiter parmi nous !
Évidemment, nous pouvons être ici par amour de la tradition, parce que c’est Noël et qu’à Noël, il faut aller dans une église ; 
 Nous pouvons être ici par habitude, parce que nous allons à la messe chaque dimanche et fêtes, et qu’à Noël on va à la messe ;

Mais peut-être êtes-vous déjà un peu déçu, peut être que la « messe de Noël » n’est pas comme vous l’attendiez ; peut-être qu’elle n’a pas la féérie des messes de votre enfance, peut-être que… 

Mais sommes-nous ici en spectateur ou en participant ? Sommes-nous là comme nous assisterions au défilé du 14 juillet, ou à la parade de Disneyland, ou sommes-nous ici pour vivre le mystère de Noël, la venue de Dieu lui-même au milieu de nous ? Avons-nous des cœurs blasés et aigris ? Ou avons-nous le cœur d’un enfant qui est à fond ?

Dieu vient à notre rencontre… il se donne à nous aujourd’hui, dans sa Parole, et dans son Eucharistie, et il ne fait pas semblant
 Et maintenant, là tout de suite, vous pouvez décider de lui ouvrir votre cœur… il ne se lasse jamais de frapper à la porte de notre cœur. Si nous nous sommes loin, lui il est proche !
Et l’an prochain, nous aurons cherché à faire sa connaissance, par sa Parole, par ses sacrements… ce Jésus, qui est venu parmi nous tout petit, tout simple, afin que nous puissions être ses amis, nous serons beaucoup plus prêts à l’accueillir…

C’est une décision que l’on peut prendre maintenant, librement, volontairement : je veux devenir l’ami de Jésus… et ma résolution de nouvelle année, c’est de lire sa parole, de vivre les sacrements et de découvrir son Église

Gloire à Dieu dans le Ciel et paix aux hommes sur la terre


Noël, c’est aussi la fête du Prince de la Paix… Nous la voulons cette paix. Et nous avons raison. La paix est un grand bien. La paix c’est l’état de tous ceux qui vivent en harmonie avec la nature, avec les autres, avec eux-mêmes.
Voilà plus de 2000 ans que le Prince de la paix est venu habiter parmi nous… et pourtant ce soir les prières pour la paix ne manquent pas…
Rien ne change… ?! Pourquoi ?

Peut-être faut-il entrer dans la démarche de Dieu : il nous aime et nous veut libre. D’une liberté réelle qui nous permet de véritablement aimer… car pas d’amour sans liberté… que pensez-vous de celui qui « aimerait » sous l’emprise d’un philtre d’amour ? En fait ce ne serait pas de l’amour, mais une addiction…

Il nous faut entrer dans la démarche de Dieu, celui qui nous fait dire par ses anges : Gloire à Dieuet paix aux hommes
Deux termes, qui peuvent être considéré comme uni par un lien de causalité… Gloire à Dieu… et alors la paix aux hommes
Gloire à Dieu… comment le faire ?

Jésus nous a répondu : Écoute Israël… tu aimeras le Seigneur Dieu de tout ton cœur de toute ta force de tout ton esprit, et tu aimeras ton prochain, comme toi-même.
C’est la clé de la joie, et de la paix !

Seuls, nous sommes bien incapables de le faire… mais Dieu lui-même vient nous aider. Par sa Parole, par son Église : Accepterons-nous son aide ?

Voilà, tout est là. La paix, ce n’est pas une belle idée dont je ne suis pas responsable, ce n’est pas une valeur sans forme…
Non, la paix, c’est un acte de ma part : celui de rendre gloire à Dieu, en l’écoutant, en l’aimant et en aimant mes frères, les proches et les moins proche… la paix, c’est prendre résolument le chemin de Jésus, celui qui commence à la crèche et qui va jusqu’à la croix.

Comme le Seigneur sait combien nous sommes faibles, il nous fait don de lui-même, dans sa Parole, et dans son Eucharistie : venez prendre des forces auprès de lui. Et alors vous toucherez à la joie et à la paix.

vendredi 14 novembre 2014

Homélie - Saint Martin - messe en mémoire de nos morts

11 novembre 2014

Chers amis,

Le 11 novembre, l’Église fête un soldat. Il ne porte pas la tenue bleu-horizon, il ne porte pas le treillis des opérations au Liban ou au Mali. Il porte la cuirasse, le casque, le grand manteau rouge du soldat romain.
Martin est originaire de Pannonie, la Hongrie actuelle. Il est envoyé dans le nord de la Gaule, face aux barbares qui cherchent à s’implanter en Gaule. C’est une figure très contemporaine : il est de tradition chrétienne, mais il n’est pas baptisé. Et cela ne l’intéresse pas beaucoup. Un jour, il rencontre un pauvre grelottant de froid, et dans un geste de grande générosité, il lui donne tout ce qui lui appartient : la moitié de son manteau. Ce manteau du soldat romain, très ample, qui lui permet de se protéger du froid, et qui appartient pour moitié à l’armée…

Cela, il l’a fait par – on dirait aujourd’hui – par humanisme : face à la détresse humaine, son cœur a parlé. Dans la nuit qui suit, il fait un songe, et dans ce rêve, il voit le Christ couvert de ce manteau…
Martin, dans son geste de générosité, a mis en œuvre l’évangile que nous avons entendu : il ne savait pas qu’il servait le Christ en servant ce pauvre, et pourtant c’était bien Lui.

Dans l’évangile que nous venons d’entendre, Jésus, en racontant d’une manière très imagée le jugement dernier, met en question ses disciples : si les « nations », autrement dit les non-croyants, sont jugées sur l’amour, combien plus nous ses disciples, qui connaissons le commandement principal du Christ… vous savez : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ton âme, de toute ta force, de tout ton esprit, et tu aimeras ton prochain comme toi-même »…  combien plus ceux qui se réclament du nom de chrétiens doivent-ils mettre en œuvre ce commandement de l’amour du prochain. 

Chers amis,
Nous faisons aujourd’hui mémoire de la 1ere guerre mondiale, de cette guerre qui couta la vie à  10 millions de personnes, 2 millions de nos compatriotes et à 69 brignairots.
Si avec le recul de l’histoire nous voyons combien cette guerre était une folie – comme toutes les guerres d’ailleurs – nous ne pouvons que saluer ces jeunes hommes, qui sont partis au front parce qu’ils croyaient qu’il y avait des réalités, des valeurs, qui valaient la peine que l’on risque sa vie pour elles.

Mais le cri des soldats de 14, ce « plus jamais la guerre » que le bienheureux Pape Paul VI a repris dans un discours resté célèbre à l’ONU, ce cri reste le nôtre aujourd’hui.

Cette paix, il nous faut encore aujourd’hui nous battre pour elle, chacun à notre niveau… Mais peut être que le meilleur moyen ne passe pas par les armes…

Nous avons l’exemple de saint Martin : quittant le service des armes, il va se mettre au service du Christ, de son message de paix et d’amour : sa force, son courage, son enthousiasme, il va les mettre au service des populations pauvres et délaissées, les rustres, ces habitants des campagnes dont les gens cultivés avaient peur et qu’ils ne voulaient pas rencontrer : [ce ne sera pas facile, mais l’ouvrage qu’il commence, c’est la première pierre d’un chantier qui donnera, bien des siècles plus tard, la France].

Aujourd’hui, ce choix de Martin reste pleinement d’actualité, et il nous faut nous aussi rendre actuelle cette parole du Christ : « j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! »

Et peut-être que le seul combat qu’il nous faut vraiment mener c’est celui qui se déroule dans notre propre cœur ; contre notre propre égoïsme. C’est aussi le choix de saint Paul dans la première lecture : quand ce qui compte vraiment est en danger, nous ne pouvons pas rester l’arme au pied.

Mais pas d’erreur : l’arme de saint Paul, qui doit être nôtre, c’est le Christ, lui qui « nous laisse la paix, qui nous donne sa paix » ; et nous laisserons entrer cette paix dans notre monde, si nous nous laissons convertir par Lui et que nous laissons entrer sa paix dans nos vies.  

Amen

 ___________________________

Je remercie le P. Boez, dont j'ai pillé l'accroche initiale... mais il ne faut jamais s'interdire ce qui est pour la gloire de Dieu (http://media.cathocambrai.com/378488.pdf)


dimanche 9 novembre 2014

Homélie : Temple de Dieu !

9 novembre 2014
Chers frères et sœurs dans le Christ.
La façade de la cathédrale de Rome : la basilique du Latran





Aujourd’hui, nous célébrons la dédicace de la cathédrale de l’évêque de Rome, la basilique Saint Jean de Latran… c’est un évènement que l’on date, à peu près, de l’année 318 ! Et aujourd’hui encore, on célèbre cet évènement… 





Le temple de Dieu

Dans l’évangile, quel est ce temple que Jésus mettra trois jours à rebâtir ? Au cas où nous n’aurions pas compris, l’évangéliste précise que Jésus parlait de sa résurrection. Ainsi le temple de Dieu, c’est le corps même de Jésus. Jésus est le temple de Dieu au milieu des hommes ! C’est l’accomplissement de la prophétie d’Ézéchiel, qu’on a entendu dans la première lecture.

Ézéchiel a une vision : il contemple le temple, qui de son temps a été détruit, et il y voit le lieu de la source du salut. De l’eau coulera du côté droit et de cette eau naitra toute vie. 
Sa prophétie s’accomplira : du côté droit du Christ, percé par la lance, jaillira du sang et de l’eau, et les Pères de l’Église y voit le baptême et l’Eucharistie, par laquelle nous avons part à la vie éternelle, la vie même de Dieu.

Et peu après la mort et la résurrection, le temple de Dieu à Jérusalem sera définitivement détruit, il n’en restera plus pierre sur pierre… Car il n’y en a plus besoin : le temple de Dieu, c’est le Christ.

Et nous là-dedans ? Saint Paul, dans la 1ere lettre aux Corinthiens nous donne quelques pistes : puisque nous sommes baptisés, nous sommes connectés au Christ. Et tout ce qu’est le Christ, nous le sommes aussi : il est Fils de Dieu, nous sommes, en Jésus, fils de Dieu. Il est prêtre, prophète et roi, nous sommes, en Jésus, prêtres, prophètes et rois, il est temple de Dieu, nous sommes, en Jésus, temple de Dieu.

Jésus chasse les marchands du temple

Lorsque Jésus pose cet acte prophétique, il nous apporte aussi un message : la maison de Dieu doit être une maison de prière et non une caverne de brigands… Qu’en est-il de ce temple que nous sommes ? Qu’est-ce qui est prioritaire dans ma vie ? Les idoles que sont l’avoir, le pouvoir et le plaire à peu de frais ? Ou bien Dieu, en son être même, l’Amour.

En posant cette question, c’est d’abord à moi-même que je la pose… Suis-je prêt à chasser de mon cœur, de ce temple que le Seigneur veut pour lui – et c’est mon bonheur – tout ce qui m’éloigne de Dieu ?
« Le temple de Dieu est sacré, nous dit saint Paul, et ce temple c’est vous ».
Être pleinement le temple de Dieu, c’est impossible d’un point de vue humain… mais laisserons nous agir le Seigneur dans nos cœurs, laisserons-nous agir cette parole si essentielle à notre mission et à notre joie : « écoute Israël, le Seigneur Dieu est l’unique ; tu l’aimeras de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit… et tu aimeras ton prochain comme toi-même ».






Mais quel rapport avec la basilique du Latran ?

Si le temple de Dieu est le Christ lui-même, et donc chacun de nous, et donc l’Église, au sens de l’assemblée des chrétiens unie au Christ… qu’est-il besoin de construire des bâtiments immenses, qui coutent chers et sont inchauffables ? Prier chez soi devrait suffire non ?

Pourquoi ? deux raisons

Car nous sommes pierres vivantes du temple qu'est le Christ, et nous avons besoin d'un lieu ou nous pourrons "être Église". C'est bien la raison pour laquelle en 318, on décide de construire une basilique (sorte de forum couvert, sorte de halle Tony Garnier de l'époque [pour les lyonnais]), et non un temple, où seul le grand prêtre peut entrer....

Car ce bâtiment est un signe. Elle est signe de ce que doit être notre cœur…
http://a405.idata.over-blog.com/0/27/69/96/ne_savez_vous_pas_que_votre_corps_est_un_temple_de_l_esprit.png
C'est l'occasion ou jamais de visiter le blog de coolus
Au centre du bâtiment, l’autel, signe du Christ lui-même, le lieu de l’Action de grâce et de la louange… Bien placé, visible de partout, le tabernacle où l’on dépose le Christ offert et ressuscité. Une église est un lieu de calme et de silence, un lieu de recueillement. C’est là où l’on peut se concentrer sur ce qui compte vraiment. Il n’y a dans une église qu’une seule activité : la louange et la gloire de Dieu… Enfin, une église se doit d’être toujours ouverte. Cette église, et ici, à Chaponost, c’est frappant, est un moyen d’indiquer le ciel… de témoigner de ce qui compte vraiment pour nous.

C’est en ce lieu que nous pouvons venir nous ressourcer, pendant la célébration eucharistique, mais pas seulement, afin de nous rappeler ce qu’est pleinement un « temple de Dieu ».

conclusion
Dans quelques instant, nous allons recevoir Jésus en nous, et nous serons alors temple de Dieu au sens le plus plein du terme… 
Que Jésus qui se donne nous transmette sa force et son amour que de nous aussi coule l’eau vive, que de nous - pour tous les hommes - jaillisse l’amour même de Dieu.