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lundi 3 novembre 2014

le Père nous attend depuis toute éternité



2 novembre 2014
Sg 2, 1-4a. 22-23 ; 3, 1-9 ; ps 26 ; Rm 8, 14-17 ; Mc 15, 33-39.16 1-6

Chers amis, frères et sœurs dans le Christ. Aujourd’hui, nous faisons mémoire de tous les fidèles du Christ qui nous ont précédés sur cette terre et qui aujourd’hui sont mort.

Les 3 raisons du pourquoi cette célébration :

1/ Pour nous rappeler que notre vie ne trouve son sens que dans l’éternité. La petite centaine d’année que nous passons sur cette terre n’est qu’un passage, tout entier orienté vers un après. Un des premiers textes chrétien (la lettre à Diognète) après le Nouveau Testament disait : « les chrétiens, qui attendent la vie incorruptible des cieux, habitent comme des étrangers les demeures corruptibles d'ici-bas »

2/ Et pourtant le temps passé sur cette terre est essentiel. Depuis le baptême, nous sommes entrés dans l’éternité de Dieu. Rappelez-vous : au baptême, après avoir demandé le prénom choisi, le prêtre pose une question : « que demandez-vous à l’Église ? ». Et la réponse est « la Foi qui donne la vie éternelle ». Et ce n’est pas juste une jolie formule, nous y croyons vraiment, et c’est une formule au présent… la vie éternelle c’est maintenant.
Comme nous l’enseigne Saint Paul, au baptême nous avons reçu l’Esprit, et c’est lui qui fait de nous des fils, c’est lui qui nous fait entrer dans la vie même de Dieu, cette vie éternelle.
Et la vie de Dieu, c’est l’amour. Chaque fois que nous posons un acte d’amour, nous agissons pour l’éternité. Chaque fois que nous agissons contre l’amour, nous agissons contre la vie éternelle.

3/ Et cela nous oriente vers la 3e raison de notre prière d’aujourd’hui : nous prions pour ceux qui sont morts, qui dans leur vie ont su poser un certain nombre d’actes d’amour, mais qui ont aussi posé des actes de mort, d’égoïsme, de rupture de relation, avec Dieu, avec leur prochain, avec eux-mêmes [c’est cela le péché]. Nous prions pour eux, car nous sommes de la même famille. Aujourd’hui l’Église veut se souvenir de tous ceux qui sont morts et plus particulièrement de ceux auxquels on ne pense plus…


Puisque le Christ est ressuscité, nous aussi nous ressusciterons

La mort est toujours un scandale. Même le Christ est touché par cela « Mon Dieu, Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné » : nous ne sommes pas fait pour la mort, tout en nous appelle la vie.

Mais nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ?

L’évangile que nous avons entendu nous rappelle le cœur de notre Foi. C’est parce que nous croyons cela que nous pouvons nous dire chrétiens. « Je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il fut mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures, il est apparu à Pierre, puis aux Douze ».

C’est là le cœur de notre foi, c’est vraiment la parole qui nous fait vivre. Le tombeau était vide ! La mort n’est pas la fin de l’histoire ! C’est l’entrée dans une nouvelle étape.

Cette étape se prépare.
Et c’est le Christ qui œuvre en nous pour la préparer.
Prions le Père de toute miséricorde afin qu’il nous fasse vivre de sa vie.

Prions pour nos défunts

Le Père les attend sur le seuil de sa maison. Qu’ils soient comme les petits enfants qui rentrent à la maison et qui se jettent dans les bras de leurs parents. Le Père les attend, nous attend depuis toute éternité, sans se lasser, et sa joie est quand ses petits rentrent à la maison.

Nous allons offrir le saint sacrifice de la messe, ce don total de Jésus sur la croix va nous être rendu présent d’une manière étonnante. Et Jésus nous donne de nous offrir avec lui : que nos défunts profitent de notre prière, que le Christ leur donne la force de ce choix ultime qui est le choix de la vie.

Et nous qui allons communier au corps du Seigneur, nous préparons déjà notre mort, et surtout notre entrée plénière dans la vie même de Dieu, dans la vie éternelle, dans son amour.

samedi 1 novembre 2014

Tous Saints

1er novembre 2014

Chers amis, frères et sœurs dans le Christ. 
Aujourd’hui, nous nous réjouissons car c’est la fête de l’Église, de toute l’Église… Église de la terre et Église du ciel. Nous nous réjouissons car nous regardons le royaume de Dieu, tel qu’il doit s’accomplir dans le Christ. Nous nous réjouissons car le Salut est entré dans le monde avec Jésus, et par l’Église du Christ, nous sommes invités à y participer !  

La Toussaint : fête de tous les saints ;

La première question, c’est « qu’est-ce que la sainteté ? ».
C’est un terme qui ne s’applique qu’à Dieu : dans l’Ancien Testament c’est assez net, seul Dieu est saint. On le chante aussi dans le  Gloria : « car toi seul est saint »

Et pourtant on dit aussi qu’il y a des saints en grands nombre : l’Église en a canonisé près de 12000, et elle affirme que des saints il y en a un nombre incalculable ! C’est bien ce que nous venons de lire dans l’Apocalypse : non seulement il y a les 144000 (12 - totalité x 12 - totalité x 1000 - immensité) issus des tribus d’Israël, mais il y aussi une « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer ».

Saint Jean, dans la 2e lecture nous donne la clé : « nous sommes enfants de Dieu » et « nous serons semblables au Fils de Dieu ». C’est cela la sainteté, être semblable à Dieu : c'est exactement ce que proposait le serpent tentateur dans le jardin de la Genèse ; et c'est le Christ qui l'apporte. C’est donc vivre de la vie même de Dieu, partager son être même. Et son être même, c’est aimer !

C’est la plus grande et la plus belle des ambitions. Mais nous savons bien que nous n’en sommes pas capables. Et que bien souvent, nous faisons même le contraire…

Un slogan : tous saints !

Le nom de cette fête est aussi un slogan. C’est ce que nous a rappelé avec force le concile Vatican II. Dans la constitution Lumen Gentium, qui a juste 50 ans, puisqu’elle a été promulguée le 21 novembre 1964, un chapitre entier concerne « la vocation universelle à la sainteté ».
Le concile montre que chacun de nous est appelé à être saints : que vous soyez maman, ou papa, grand-parent, dentiste, gendarme ou professeur, enfant ou adulte, célibataire ou mariés, grand ou petit, en bonne ou mauvaise santé… tous nous sommes appelés, ici et maintenant, à être saint.
Kezako ? Cela veut dire que la sainteté n’est pas une récompense donné aux meilleurs.

Il faut voir la sainteté, cette vie même de Dieu, comme le cadeau que Dieu nous fait. Parfois on voit la sainteté comme un mat de cocagne. Alors qu’en réalité, il vaut mieux la voir comme un oiseau qui nourrit ses petits… les oisillons ne font rien d’autre qu’ouvrir la bouche.

Saint par tous les moyens

Et Jésus, sur la montagne, nous donne la règle de vie qui nous permet d’avancer vers lui, et de recevoir cette becquée…

Les béatitudes sont à prendre au présent… c’est aujourd’hui que s’applique la Parole du Christ. Il y a là un paradoxe, quelque chose qui nous semble impossible : comment être bienheureux, si je pleure, comment être bienheureux si je suis persécuté ?

Regardons en particulier la première béatitude, elle est au présent : « bienheureux les pauvres de cœurs, le royaume des cieux est à eux ». Et qu’est-ce que le « pauvre de cœur »… L’adjectif employé par Jésus veut dire “mendiant”. Mais il faut l’entendre avec une expression qu’emploie souvent les prophètes : les « anawim », ce sont les “pauvres du Seigneur”. Ce sont ceux qui ont conscience de leurs limites, de leur condition existentielle de pauvreté. Les anawim se fient abolument au Seigneur, ils savent qu’ils dépendent de Lui en tout. Ils sont comme les oisillons bloqués au nid qui ne peuvent qu’ouvrir le bec le plus grand possible.

Cette pauvreté de cœur vient de la reconnaissance de notre besoin de Dieu. On est à l'opposé d'une attitude orgueilleuse et autosuffisante qui fanfaronne : « Je peux me débrouiller seul, sans mes frères, sans l’Église, sans Dieu ! »


Conclusion
Les saints que nous fêtons aujourd’hui furent ces oisillons, soyons nous aussi ses oisillons. Et quand dans quelques instants nous approcherons de l’autel ou le Christ se donne, soyons comme ces oisillons qui savent que seul le Seigneur sauve, seul le Seigneur rend saint. Recevons-le pleinement conscient de notre petitesse et de notre faiblesse.

mardi 23 septembre 2014

homélie : Une parabole de la miséricorde



25e dimanche du Temps Ordinaire A
Frères et sœurs, fidèles du  Christ,

C’est pas juste : « Les premiers seront les derniers »

C’est pas juste ! lorsque nous lisons cette parabole, nous sommes choqués ! C’est fou, ça : moi qui pense qu’il est bien d’être au service du royaume, je découvre qu’en fait, je me donne beaucoup de mal pour bien peu, car il y aura bien peu de différence avec celui qui arrive au dernier moment… En fait, nous entrons très bien dans l’état d’esprit des ouvriers de la première heure, car en fait, ces ouvriers c’est nous, baptisés depuis bien longtemps, pratiquants depuis toujours, vivant dans une vie conforme sans grands écarts…
Et voilà que certains vont nous griller la priorité ! il seront aussi bien placé que nous lors de la grande distribution des prix.

Peut-être que c’est justement là que le Seigneur nous propose une conversion.

Un appel pour le monde

Soyons tout d’abord convaincu que le Seigneur sait que cette parabole est scandaleuse. Il sait que cela va choquer ses contemporains, et il sait que cela nous choquera.

Du temps de ses contemporains, il s’agit d’expliquer aux disciples que la condition de la récompense éternelle n’est pas l’appartenance au peuple élu… C’est ainsi que Jésus met en place l’appel de toutes les nations, de tous les hommes. Le peuple juif n’est plus le seul appelé ! Ou plutôt, l’élection de ce peuple est pour la joie du monde !

Pour nous, il s’agit d’entendre que le Seigneur appelle, et que nous pouvons répondre… Il s’agit de voir que Dieu se fait proche, qu’il ne se lasse jamais de sortir pour appeler. Que certains entendent dès la première heure, et que d’autre n’entendent qu’à la dernière.
Le denier d'Auguste, suite à la conquête de l’Égypte, 30 ans avant Jésus

Sur la monnaie, généralement, il y a un visage. C’est ainsi que la récompense suprême, c’est recevoir Dieu.  

En Saint Luc, le passage le plus proche est celui du « bon larron » : « aujourd’hui, tu seras avec moi dans mon Royaume ». Il faut bien saisir ce que cette phrase a de scandaleux… car sur la croix, à part Jésus, les bonnes gens sont rares. Et voilà que ce bandit, meurtrier, peut être pire, celui-là, la raclure entre les raclure, entend l’appel du Seigneur, le reçoit, et touche la récompense suprême ! et sans délai.

Une mission pour le monde

Nous, nous avons été appelés à travailler dans la vigne du Seigneur ; et nous sommes peut-être des ouvriers de la première heure mais pour quel travail sommes-nous embauché ?

N’oublions pas que nous sommes membres du corps du Christ, finalement, nous sommes partie prenante du « maitre d’un domaine ». Notre bonheur est que sa volonté soit fait, que le Christ soit connu et aimé, que tous les hommes trouve le bonheur en lui.
Voilà notre mission. Voilà notre joie.
Et le Seigneur fait de nous ses amis, fait de nous ses apôtres : en son nom, nous sommes chargés d’embaucher les ouvriers, d’aider chacun à profiter du salaire donné par Dieu : et cette récompense, ce salaire, c’est Dieu lui-même.

Comme nous le répète le pape François, nous sommes l’Église, et à ce titre, il nous faut sortir pour annoncer le Salut que Dieu propose. C’est là qu’est la vraie charité le véritable amour.
Cette sortie, cela implique que nous soyons des témoins, en vivant la Parole de Dieu, cela implique que nous soyons les ambassadeurs du Seigneur en annonçant sa Parole, que nous dépensions notre énergie pour le Royaume et pour le bonheur de chaque homme.

Si la récompense ultime est de recevoir le maitre, pouvons-nous, chrétiens depuis toujours, en priver les autres ! pouvons-nous vouloir que les autres en aient moins que nous ? Non, évidemment. C’est cela « mener une vie digne de l’Évangile du Christ ».

Conclusion

Dans l’Eucharistie, nous recevons le don, le cadeau de la bonté de Dieu pour nous. Dans ce corps et ce sang qui nous sont donnés,  ce n'est pas un salaire en récompense de nos mérites, mais un pur don pour notre bonheur et notre joie. C’est ce que veut Dieu pour nous, en sa bonté. Et c’est bien cela qu’on appelle miséricorde !

vendredi 19 septembre 2014

Croix glorieuse !

14 septembre 2014
 
Frères et sœurs, fidèles du  Christ,
 
La Croix glorieuse. Nous ne percevons plus aujourd’hui le paradoxe de cette expression. Comment le pire des supplices peut-il être glorieux ? parlerait-on de chaise électrique glorieuse, de piqure létale glorieuse ? Mais c’est pourtant une réalité fondamentale de notre suite du Christ : La Croix n’existe pas sans résurrection, il n’est pas de résurrection sans Croix.
C’est au cœur de notre foi.

Récriminations
Dans la Bible, comme bien souvent, la croix est annoncée, elle est comme anticipée par des expériences faites par le peuple hébreu.
C’est l’objet de notre première lecture, du livre des Nombres (le 4e livre de la Bible). Comme bien souvent, à peine sorti d’Égypte, le peuple récrimine… vous savez ce que c’est récriminer… c’est râler, c’est refuser de faire confiance, c’est croire que le chemin qui nous est proposé est une impasse. Récriminer, c’est le « sport » préféré du peuple hébreu en marche dans le désert.
Je ne sais pas si vous avez déjà fait cette expérience : quand on marche en groupe, il y en a un qui marche en tête, avec la carte. Et quand cela devient difficile, quand il commence à faire soif, qu’on a mal aux pieds, qu’on ne voit pas le bout, alors ceux qui marchent derrière commencent à récriminer…
C’est exactement cela qui arrive aux hébreu. Ils ont perdu confiance en leur guide. Et cela a des conséquences malheureuses… certains ont-ils voulu prendre un autre chemin ? on ne sait, mais ils sont tombés sur des serpents mortels.
Mais Dieu ne les abandonne pas, il leur donne un salut. Et comment leur est-il donné ? Il a fallu exposer la conséquence de la faute sur un mat. Et regardant le trophée, regardant ce serpent d’airain, les hébreux pouvaient se recentrer sur leur guide, se rappeler qui est leur véritable sauveur. Et ils étaient guéris.

« Qu’ils le regardent et ils vivront »

Jésus nous enseigne que c’est par la croix que nous sommes sauvés, c’est par la croix que nous sommes guéris. Finalement nous n’avons rien à faire, il suffit de regarder en vérité cette croix. Non pas comme une œuvre d’art…
Et que voit-on : On voit Dieu, exactement à l'opposé de ce que l'homme pense qu'est Dieu. On voit Dieu, qui ne nous demande rien, et qui veut notre bonheur et notre joie. Et qui donne tout ce qu’il est pour cela. La croix, au premier niveau, c’est la manifestation par excellence de l’impuissance du supplicié. C’est la manifestation de la souffrance. C’est la manifestation de la méchanceté et de la volonté de puissance des hommes qui sont bourreaux.
Sur la croix, on découvre un Dieu, qui ouvre les bras, qui se laisse crucifier. On découvre la toute-puissance divine qui se remet entre les mains de notre petitesse, et qui se laisse prendre dans nos mains, qui se laisse posséder par nous. Rappelons-nous ces disciples d’Emmaüs qui croyaient que tout était fini.

« Qu’ils le regardent et ils vivront »

Regardons-le donc. Dans cette position, les mains ouvertes dans un immense geste d’embrassement, il se donne à nous, et il nous révèle le chemin de notre bonheur, de la joie ultime.
C’est par sa croix que nous serons vainqueurs, par sa souffrance que nous sommes guéris, par sa mort que nous sommes sauvés.
Ce n’est pas que la souffrance a une valeur en soi, oh non. Elle est même comme incompatible avec Dieu en tant que telle, la mort apparait comme exactement ce qui n’est pas Dieu. « Il n’est pas le Dieu des morts ».
Ce qui nous sauve, c’est le don que fait Jésus. Il donne sa vie même. Nous pauvres humains, dans notre désir de possession, nous avons l’impression que rien n’est vraiment donné si cela n’est pas retiré à celui qui donne. Il a fallu que Jésus passe par là : «  devenu semblable aux hommes, il s’est abaissé lui-même jusqu’à mourir et mourir sur une croix… »
Et pourtant, si Jésus passe par la mort, il ressuscite… la vie qu’il nous a donné, pleinement, à la manière humaine, sans rien retenir, elle lui est rendu. C’est la grande leçon de la lecture de Saint Paul : Lorsqu’on donne tout, on ne perd rien, bien au contraire !

Mais qu’il est difficile de se donner pleinement ! Le Seigneur nous y appelle… Entrons dans la démarche eucharistique. Approchons du Seigneur, qui se livre à nous dans l'Eucharistie, non plus comme un supplicié, mais sous l’apparence d’un pain de misère qui tient dans notre main, et demandons son aide, sa force et son soutien.