vendredi 19 septembre 2014

Croix glorieuse !

14 septembre 2014
 
Frères et sœurs, fidèles du  Christ,
 
La Croix glorieuse. Nous ne percevons plus aujourd’hui le paradoxe de cette expression. Comment le pire des supplices peut-il être glorieux ? parlerait-on de chaise électrique glorieuse, de piqure létale glorieuse ? Mais c’est pourtant une réalité fondamentale de notre suite du Christ : La Croix n’existe pas sans résurrection, il n’est pas de résurrection sans Croix.
C’est au cœur de notre foi.

Récriminations
Dans la Bible, comme bien souvent, la croix est annoncée, elle est comme anticipée par des expériences faites par le peuple hébreu.
C’est l’objet de notre première lecture, du livre des Nombres (le 4e livre de la Bible). Comme bien souvent, à peine sorti d’Égypte, le peuple récrimine… vous savez ce que c’est récriminer… c’est râler, c’est refuser de faire confiance, c’est croire que le chemin qui nous est proposé est une impasse. Récriminer, c’est le « sport » préféré du peuple hébreu en marche dans le désert.
Je ne sais pas si vous avez déjà fait cette expérience : quand on marche en groupe, il y en a un qui marche en tête, avec la carte. Et quand cela devient difficile, quand il commence à faire soif, qu’on a mal aux pieds, qu’on ne voit pas le bout, alors ceux qui marchent derrière commencent à récriminer…
C’est exactement cela qui arrive aux hébreu. Ils ont perdu confiance en leur guide. Et cela a des conséquences malheureuses… certains ont-ils voulu prendre un autre chemin ? on ne sait, mais ils sont tombés sur des serpents mortels.
Mais Dieu ne les abandonne pas, il leur donne un salut. Et comment leur est-il donné ? Il a fallu exposer la conséquence de la faute sur un mat. Et regardant le trophée, regardant ce serpent d’airain, les hébreux pouvaient se recentrer sur leur guide, se rappeler qui est leur véritable sauveur. Et ils étaient guéris.

« Qu’ils le regardent et ils vivront »

Jésus nous enseigne que c’est par la croix que nous sommes sauvés, c’est par la croix que nous sommes guéris. Finalement nous n’avons rien à faire, il suffit de regarder en vérité cette croix. Non pas comme une œuvre d’art…
Et que voit-on : On voit Dieu, exactement à l'opposé de ce que l'homme pense qu'est Dieu. On voit Dieu, qui ne nous demande rien, et qui veut notre bonheur et notre joie. Et qui donne tout ce qu’il est pour cela. La croix, au premier niveau, c’est la manifestation par excellence de l’impuissance du supplicié. C’est la manifestation de la souffrance. C’est la manifestation de la méchanceté et de la volonté de puissance des hommes qui sont bourreaux.
Sur la croix, on découvre un Dieu, qui ouvre les bras, qui se laisse crucifier. On découvre la toute-puissance divine qui se remet entre les mains de notre petitesse, et qui se laisse prendre dans nos mains, qui se laisse posséder par nous. Rappelons-nous ces disciples d’Emmaüs qui croyaient que tout était fini.

« Qu’ils le regardent et ils vivront »

Regardons-le donc. Dans cette position, les mains ouvertes dans un immense geste d’embrassement, il se donne à nous, et il nous révèle le chemin de notre bonheur, de la joie ultime.
C’est par sa croix que nous serons vainqueurs, par sa souffrance que nous sommes guéris, par sa mort que nous sommes sauvés.
Ce n’est pas que la souffrance a une valeur en soi, oh non. Elle est même comme incompatible avec Dieu en tant que telle, la mort apparait comme exactement ce qui n’est pas Dieu. « Il n’est pas le Dieu des morts ».
Ce qui nous sauve, c’est le don que fait Jésus. Il donne sa vie même. Nous pauvres humains, dans notre désir de possession, nous avons l’impression que rien n’est vraiment donné si cela n’est pas retiré à celui qui donne. Il a fallu que Jésus passe par là : «  devenu semblable aux hommes, il s’est abaissé lui-même jusqu’à mourir et mourir sur une croix… »
Et pourtant, si Jésus passe par la mort, il ressuscite… la vie qu’il nous a donné, pleinement, à la manière humaine, sans rien retenir, elle lui est rendu. C’est la grande leçon de la lecture de Saint Paul : Lorsqu’on donne tout, on ne perd rien, bien au contraire !

Mais qu’il est difficile de se donner pleinement ! Le Seigneur nous y appelle… Entrons dans la démarche eucharistique. Approchons du Seigneur, qui se livre à nous dans l'Eucharistie, non plus comme un supplicié, mais sous l’apparence d’un pain de misère qui tient dans notre main, et demandons son aide, sa force et son soutien.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

tout commentaire est bienvenu
qu'il soit constructif et utile, tel est mon seul souhait
merci