dimanche 7 septembre 2014

Homélie - Correction fraternelle - 23e dimanche A

 Chers amis, frères et sœurs dans le Christ.

Pierre et Paul, exemple de correction fraternelle : Ga 2, 12
La Parole de Dieu d’aujourd’hui, elle m’a toujours paru difficile… Jésus nous demanderait-il d’être des redresseurs de torts ? Jésus nous demande-t-il d’être des « pères la morale » ? Jésus nous demande-t-il d’être des empêcheurs de tourner en rond ?

Il y aura deux points…

Ce que Jésus enseigne…
Jésus explique ce que je dois faire si je constate que mon frère fait une bêtise. Non pas quelque chose qui m’embête… Le mot péché, en grec, c’est un mot qui veut dire « qui manque la cible »… cette bêtise, c’est quelque chose qui l’empêche d’atteindre le véritable but, le vrai bonheur. Quelque chose qui l’empêche d’avancer véritablement à la suite du Christ. Et Jésus donne mission à tous les disciples, à tous les membres de son Église, à nous tous.
Nous avons pu voir que ce type de mission n’est pas nouvelle. Déjà Ézéchiel avait reçu mandat du Seigneur d’avertir les méchants. Mission importante, car Dieu affirme que si le méchant doit assumer les conséquence de sa méchanceté, le prophète, qui est innocent, en est aussi responsable, s’il n’a rien fait.
C’est rude non ?
Et pourtant c’est une expérience courante : si nous voyons notre ami être imprudent, sur son échelle branlante… et que nous ne disons rien, non seulement il se blessera, mais en plus il faudra l’emmener à l’hôpital ! les conséquences de mon omission sont ici bien visibles…
Puisque nous sommes tous baptisés, Fils de Dieu, membres d’un même corps, nous sommes tous concernés par l’agir des autres chrétiens. Il y a une véritable solidarité chrétienne, au point que lorsqu’un chrétien s’élève, l’univers entier s’élève !

Jésus nous présente un processus gradué, qui a pour but de faire découvrir le vrai et le bon à celui qui s’égare. C’est bien une œuvre de miséricorde à laquelle il nous est demandé de participer… car être compté parmi les publicains, ce n’est pas seulement une exclusion, c’est surtout être mis au rang des Zachée et des Matthieu… et nous savons combien le Christ a souci d’eux, et à quoi il les a appelé.

Comme souvent, on ne peut vraiment comprendre ce texte, qu’en le mettant en rapport avec le reste de l’Écriture… et là, la phrase qui nous aide, c’est un verset de psaume : « amour et vérité s’embrassent » !
L’objectif de la correction fraternelle n’est pas de dire la vérité à tout prix, quitte à blesser  sans autre but que la vérité. Non. La correction fraternelle est, et doit être, avant tout un acte d’amour. Saint Paul le dit « L'amour ne fait rien de mal au prochain ». Mais comme nous sommes humains, pécheurs, nous avons bien du mal à le vivre ainsi !

Alors retournons le problème

Mais si c’est moi qui fait une bêtise… si c’est moi qui me retrouve empêché à cause de mes actes de poursuivre le véritable but, qu’en est-il ? Ne serais-je pas heureux d’être aidé ?
Objectivement, à tête reposée, ne suis-je pas heureux lorsque je suis sur mon échelle brallante, et qu’on me donne un bon conseil pour éviter un accident ?
Peut-être est-ce aussi vrai dans l’ordre spirituel. Peut-être faut-il que j’accepte que mon frère puisse être l’instrument de la miséricorde divine… Peut-être me faut-il entendre la réelle dimension de charité qui est sous-jacente à l’intervention d’autrui. Malgré sa maladresse, malgré sa faiblesse, mon frère chrétien est lui aussi à l’écoute du Seigneur. Et s’il vient auprès de moi pour me dire une vérité, suis-je à son écoute, suis-je disponible, suis-je prêt à me remettre en cause ?
Que ce soit dans la vie morale ou dans la doctrine, si j’accepte de me laisser pétrir par la parole de Dieu, si j’accepte de croire que je n’ai pas toujours raison, alors peut-être pourrais-je entrer sur un vrai chemin de discernement, est-ce que j’accepte d’entendre le Christ qui me crie : « convertissez-vous, le royaume de Dieu est au milieu de vous ! », ou comme nous le chantions « aujourd’hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur ».


Pour conclure
Pour vivre cette correction fraternelle, telle que le Seigneur nous engage à le vivre, il nous faut un ingrédient. C’est en fait le seul qui est nécessaire : L’humilité. La conscience de mon imperfection. Tous nous sommes en chemin vers le Christ, et vers le bonheur éternel. Et le seul qui nous entraine sur ce chemin, c’est Jésus lui-même. Je ne suis pas la mesure des autres, je ne suis pas la référence… c’est Jésus qui l’est.
C’est la véritable humilité et le véritable amour de l’autre qui me permettra de l’aider à grandir. Et c’est la véritable humilité et le véritable amour qui me permettront de recevoir les remarques qui m’aideront à grandir…

Et c’est le Seigneur qui nous fait cadeau de cela. Accueillons-le, dans l’Eucharistie et dans la Réconciliation afin de recevoir de lui humilité et amour.
« revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ »

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