« Où est le roi
des juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et
nous sommes venus nous prosterner devant lui ».
Frères
et sœurs,
Regardons
ses mages. Ils viennent d’Orient, autrement dit du bout du monde. Ils
observaient le ciel. Et ils ont vu se lever une étoile. Et ils se sont mis en
route.
« Nous avons vu se lever son étoile »,
Notre évangile fait allusion à un passage dans l’Ancien
Testament, du livre des Nombres [1]. Les hébreux avaient quitté l’Égypte et vont en
Terre Promise. Ils traversent les terres d’un roi païen, le roi de Moab.
Celui-ci fait appel à un prophète païen – Balaam – pour maudire Israël. Il
s’apprête à le faire, mais Dieu parle par sa bouche et c’est une parole de
bénédiction : « je le vois - mais pas pour maintenant – ; je
l'aperçois – mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se
dresse, issu d'Israël » : évidemment Jésus va naitre plus de 1000
ans après cette prophétie.
Dans
la Bible cet astre était annoncé de nombreuses manière. Ainsi, le paume de tout
à l’heure annonce la venue d’un roi de justice et de paix. Un roi à qui les
« rois de Saba et de Séba feront leur offrande, devant qui tous les
rois se prosterneront ».
De
même la lecture du livre d’Isaïe que nous avons entendu en 1ere lecture :
« elle est venue ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur
toi »[2]. et encore « tous les gens de Saba viendront
apportant l’or et l’encens ».
Ces
textes qui sont écrit 500 ans avant JC, ces textes décrivent quelque chose qui
ressemble à la visite des mages !
Lorsque
ces mages d’orient ont vu une étoile nouvelle, ils se sont mis en route. Ce
signe dans le ciel leur a semblé être un appel… eux, qui viennent pourtant de
l’orient païen, pensent être concernés par la naissance de cet astre juif !
Et
nous savons qu’ils ont raison : Saint Paul dans la 2e lecture
nous dit : « les païens sont associés au même héritage, au même
corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l'annonce de
l'Évangile ».
C’est une première conclusion que nous
pouvons tenir : la naissance de ce roi concerne tous les hommes…
Aujourd’hui, dans l’adoration des mages, nous voyons que les étrangers, païens
même, sont convoqués autour de Jésus. Nous qui sommes enfants des païens, nous avons
reçu cet appel avec les mages !
L’évangile nous montre que même Hérode
est concerné par cette Bonne Nouvelle : Les mages s’arrêtent chez lui,
l’informent de cette naissance. Dieu, par l’intermédiaire des mages, par
l’intermédiaire d’hommes, lui propose d’entrer dans le Salut.
Mais
nous savons qu’il « fut pris d’inquiétude et tout Jérusalem avec lui »,
et cette peur le fait entrer dans la haine. C’est très humain comme
comportement ça. Ce roi de la terre, jaloux de son pouvoir, ne veut pas d’un
nouveau roi qui mettrait son poste en danger. Et nous voyons sa ruse, son
énergie, nous verrons sa violence pour arriver à ses fins.
Et
pourtant l’astre était aussi pour lui !
Première
conclusion donc : la naissance de ce roi concerne tous les hommes,
absolument tous.
« ils lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe ».
Dans
cette fête de l’Épiphanie, nous assistons à un échange de cadeau. Dieu d’abord
fait cadeau : il nous donne son Fils, Dieu-même, Jésus.
Mais
ce roi des rois, celui qui était annoncé par une étoile formidable, celui qui
était tant de fois annoncé par les Écritures des juifs, ce roi n’a d’armée, pas
de palais, pas de richesse !
Et
les mages, ces savants, qui sont venus à la vue de l’étoile… Ils apportent leurs
cadeaux : l’or, l’encens et la myrrhe. Ils accueillent Jésus tel qu’il le
trouve, et sous les apparences, il le reconnaisse pour ce qu’il est.
L’or,
c’est le cadeau que l’on fait aux rois. Je pense qu’il n’y a pas besoin de
dessein : l’or, c’est la richesse, la puissance de l’argent, c’est un beau
métal qui éveille la convoitise. Offrir l’or, c’est reconnaitre la puissance
royale.
L’encens,
c’est le cadeau que l’on fait à Dieu, le signe de notre prière qui monte vers
Dieu. C’est ce que dit un psaume (140) : « Que ma prière devant
toi s'élève comme un encens ». offrir l’encens c’est reconnaitre la
divinité.
La
myrrhe, c’est le cadeau que l’on fait aux hommes, une sorte de parfum, qui sent
bon, et qui est utilisé en particulier pour l’embaumement des corps. Offrir la
myrrhe, c’est reconnaitre l’humanité.
Deuxième
conclusion : par leurs cadeaux, les mages reconnaissent en Jésus, ce petit
enfant, le roi qui est à la fois Dieu, et à la fois homme.
« ils regagnèrent leur pays par un autre chemin ».
Chers
amis,
Les
mages rentrent chez eux. Et ils ne sont pas comme avant.
Ils
savent maintenant que ce roi des juifs est donné à tous les hommes.
Ils
ont découvert le merveilleux cadeau que Dieu nous fait : son fils unique,
roi d’humilité, pleinement Dieu et pleinement homme.
Aujourd’hui,
comme eux, contemplons ce mystère du Dieu qui se donne petit-enfant, ce mystère
du Dieu qui se donne dans sa Parole, ce mystère du Dieu qui se donne dans
l’Eucharistie…
Ce
Dieu qui nous aime se donne à tous les hommes, à moi, à vous, à nous tous.
Et
comme les mages arrêtons-nous quelques instant, adorons, adorons ce roi des
rois, serviteur des serviteurs, et puisque nous l’avons trouvé, nous serons
prêts à « éprouver une très grande joie ».
[1] Cf. Nb 24
[2] évidemment, on peut penser à un chant de circonstance (Jérusalem, Jérusalem, quitte ta robe de tristesse)
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