dimanche 5 janvier 2014

Homélie - Épiphanie

« Où est le roi des juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui ».
Frères et sœurs,
Regardons ses mages. Ils viennent d’Orient, autrement dit du bout du monde. Ils observaient le ciel. Et ils ont vu se lever une étoile. Et ils se sont mis en route. 

« Nous avons vu se lever son étoile »,

Notre évangile fait allusion à un passage dans l’Ancien Testament, du livre des Nombres [1]. Les hébreux avaient quitté l’Égypte et vont en Terre Promise. Ils traversent les terres d’un roi païen, le roi de Moab. Celui-ci fait appel à un prophète païen – Balaam – pour maudire Israël. Il s’apprête à le faire, mais Dieu parle par sa bouche et c’est une parole de bénédiction : « je le vois - mais pas pour maintenant – ; je l'aperçois – mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d'Israël » : évidemment Jésus va naitre plus de 1000 ans après cette prophétie.

Dans la Bible cet astre était annoncé de nombreuses manière. Ainsi, le paume de tout à l’heure annonce la venue d’un roi de justice et de paix. Un roi à qui les « rois de Saba et de Séba feront leur offrande, devant qui tous les rois se prosterneront ».
De même la lecture du livre d’Isaïe que nous avons entendu en 1ere lecture : « elle est venue ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi »[2]. et encore « tous les gens de Saba viendront apportant l’or et l’encens ».
Ces textes qui sont écrit 500 ans avant JC, ces textes décrivent quelque chose qui ressemble à la visite des mages !

Lorsque ces mages d’orient ont vu une étoile nouvelle, ils se sont mis en route. Ce signe dans le ciel leur a semblé être un appel… eux, qui viennent pourtant de l’orient païen, pensent être concernés par la naissance de cet astre juif !
Et nous savons qu’ils ont raison : Saint Paul dans la 2e lecture nous dit : « les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l'annonce de l'Évangile ».
C’est une première conclusion que nous pouvons tenir : la naissance de ce roi concerne tous les hommes… Aujourd’hui, dans l’adoration des mages, nous voyons que les étrangers, païens même, sont convoqués autour de Jésus. Nous qui sommes enfants des païens, nous avons reçu cet appel avec les mages !

         L’évangile nous montre que même Hérode est concerné par cette Bonne Nouvelle : Les mages s’arrêtent chez lui, l’informent de cette naissance. Dieu, par l’intermédiaire des mages, par l’intermédiaire d’hommes, lui propose d’entrer dans le Salut.
Mais nous savons qu’il « fut pris d’inquiétude et tout Jérusalem avec lui », et cette peur le fait entrer dans la haine. C’est très humain comme comportement ça. Ce roi de la terre, jaloux de son pouvoir, ne veut pas d’un nouveau roi qui mettrait son poste en danger. Et nous voyons sa ruse, son énergie, nous verrons sa violence pour arriver à ses fins.
Et pourtant l’astre était aussi pour lui !

Première conclusion donc : la naissance de ce roi concerne tous les hommes, absolument tous.

 « ils lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe ».

Dans cette fête de l’Épiphanie, nous assistons à un échange de cadeau. Dieu d’abord fait cadeau : il nous donne son Fils, Dieu-même, Jésus.

Mais ce roi des rois, celui qui était annoncé par une étoile formidable, celui qui était tant de fois annoncé par les Écritures des juifs, ce roi n’a d’armée, pas de palais, pas de richesse !
Et les mages, ces savants, qui sont venus à la vue de l’étoile… Ils apportent leurs cadeaux : l’or, l’encens et la myrrhe. Ils accueillent Jésus tel qu’il le trouve, et sous les apparences, il le reconnaisse pour ce qu’il est.

L’or, c’est le cadeau que l’on fait aux rois. Je pense qu’il n’y a pas besoin de dessein : l’or, c’est la richesse, la puissance de l’argent, c’est un beau métal qui éveille la convoitise. Offrir l’or, c’est reconnaitre la puissance royale.
L’encens, c’est le cadeau que l’on fait à Dieu, le signe de notre prière qui monte vers Dieu. C’est ce que dit un psaume (140) : « Que ma prière devant toi s'élève comme un encens ». offrir l’encens c’est reconnaitre la divinité.
La myrrhe, c’est le cadeau que l’on fait aux hommes, une sorte de parfum, qui sent bon, et qui est utilisé en particulier pour l’embaumement des corps. Offrir la myrrhe, c’est reconnaitre l’humanité.

Deuxième conclusion : par leurs cadeaux, les mages reconnaissent en Jésus, ce petit enfant, le roi qui est à la fois Dieu, et à la fois homme.

« ils regagnèrent leur pays par un autre chemin ».

Chers amis,
Les mages rentrent chez eux. Et ils ne sont pas comme avant.  

Ils savent maintenant que ce roi des juifs est donné à tous les hommes.
Ils ont découvert le merveilleux cadeau que Dieu nous fait : son fils unique, roi d’humilité, pleinement Dieu et pleinement homme.

Aujourd’hui, comme eux, contemplons ce mystère du Dieu qui se donne petit-enfant, ce mystère du Dieu qui se donne dans sa Parole, ce mystère du Dieu qui se donne dans l’Eucharistie…

Ce Dieu qui nous aime se donne à tous les hommes, à moi, à vous, à nous tous.

Et comme les mages arrêtons-nous quelques instant, adorons, adorons ce roi des rois, serviteur des serviteurs, et puisque nous l’avons trouvé, nous serons prêts à « éprouver une très grande joie ».

[1] Cf. Nb 24
[2] évidemment, on peut penser à un chant de circonstance (Jérusalem, Jérusalem, quitte ta robe de tristesse)

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