jeudi 8 novembre 2012

Le Baptême (I)

J'entame une (petite) réflexion sur le baptême, ce rite par lequel Dieu nous touche et nous fait entrer dans son intimité. 

La symbolique de l’eau et illustrations bibliques

L’eau qui fait vivre : l’eau arrose le jardin en Gn 2, 8-10 
Yahvé Dieu planta un jardin en Éden, à l'orient, et il y mit l'homme qu'il avait modelé. Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèce d'arbres séduisants à voir et bons à manger, et l'arbre de vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Un fleuve sortait d'Éden pour arroser le jardin et de là il se divisait pour former quatre bras.
L’eau qui lave et qui purifie : Naaman en 2R 5, 14
Il descendit et se plongea sept fois dans le Jourdain, selon la parole de l'homme de Dieu ; et sa chair redevint comme la chair d'un petit enfant, et il fut purifié.
L’eau de la mort : Le déluge en Gn 7, 17-21
Il y eut le déluge pendant 40 jours sur la terre; les eaux grossirent et soulevèrent l'arche, qui fut élevée au-dessus de la terre. Les eaux montèrent et grossirent beaucoup sur la terre et l'arche s'en alla à la surface des eaux. Les eaux montèrent de plus en plus sur la terre et toutes les plus hautes montagnes qui sont sous tout le ciel furent couvertes. Les eaux montèrent quinze coudées plus haut, recouvrant les montagnes. Alors périt toute chair qui se meut sur la terre : oiseaux, bestiaux, bêtes sauvages, tout ce qui grouille sur la terre, et tous les hommes.

Le mot « baptême »

Du grec βαπτιζειν, plonger totalement, immerger. Chez les grecs, le terme a une connotation négative. Dans l'Ancien Testament traduit en grec, la connotation négative disparait. Il implique le passage du corps entier dans l’eau. 
C’est l’action qu’accomplit Jean Baptiste, c’est ce mouvement d’immersion totale que vivra Jésus lors de son propre baptême

Le baptême dans le Nouveau Testament

Jean-Baptiste baptise. Cf. Mt 3, 1-12.
Pour moi, je vous baptise dans de l'eau en vue du repentir ; mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, dont je ne suis pas digne d'enlever les sandales ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu.
Cet acte est donc un baptême avec confession des péchés et avec une optique de conversion, de changement de vie (metanoia en grec). Ce changement de vie est en rapport avec la Loi de Dieu tel qu'elle a été prêchée par les prophètes tout au long de l'histoire. cf. Lc 3, 10-14 :
« Que nous faut-il donc faire ? » Il leur répondait : « Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même. » Des publicains aussi vinrent se faire baptiser et lui dirent : « Maître, que nous faut-il faire ? » Il leur dit : « N'exigez rien au-delà de ce qui vous est prescrit. » Des soldats aussi l'interrogeaient, en disant : « Et nous, que nous faut-il faire ? » Il leur dit : « Ne molestez personne, n'extorquez rien, et contentez-vous de votre solde. »
Ce baptême est tendu vers une plénitude à venir ; Jean-Baptiste annonce l'arrivée d'un autre, qui élargira la signification du baptême.

Lorsque Jésus reçoit le baptême, une dimension nouvelle s’y ajoute déjà : celle de l’onction de l’Esprit et de la filiation. De plus, l'ensemble de la vie de Jésus, et plus particulièrement sa passion, apporte un nouveau sens au baptême, acte volontaire qui est un passage vers un changement radical ; Mc 10, 38 :
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire et être baptisés du baptême dont je vais être baptisé ?
Les Actes des Apôtres insistent sur la dimension pneumatique (don du saint Esprit) du baptême. C'est ainsi qu'en Ac 19, 1-6 :
Paul arriva à Éphèse. Il y trouva quelques disciples et leur dit : « Avez-vous reçu l'Esprit Saint quand vous avez embrassé la foi ? » Ils lui répondirent : « Mais nous n'avons même pas entendu dire qu'il y a un Esprit Saint ». Et lui : « Quel baptême avez-vous donc reçu » – « Le baptême de Jean », répondirent-ils. Paul dit alors : « Jean a baptisé d'un baptême de repentance, en disant au peuple de croire en celui qui viendrait après lui, c'est-à-dire en Jésus ». A ces mots, ils se firent baptiser au nom du Seigneur Jésus ; et quand Paul leur eut imposé les mains, l'Esprit Saint vint sur eux, et ils se mirent à parler en langues et à prophétiser.

Le baptême aux temps apostoliques

Le plongeon dans l’eau est réalisé au nom de la sainte Trinité (Mt 28). C'est un triple plongeon, ou au moins une triple infusion, au nom des trois personnes divines.
C’est aussi le rite d’entrée dans la communauté ecclésiale (Ac 2, 38). Ainsi le baptême est toujours reçu d’un autre, on ne se le confère pas à soi-même.
C’est aussi un passage dans la mort et résurrection du Christ (Rm 6). C’est la participation à la Pâque du Seigneur, l’adhésion au mystère de Salut accompli par le Christ. C'est le renoncement à sa volonté propre pour adhérer au vouloir de Dieu.
Il est enfin en lien avec les dons de l’Esprit (Ac 19). Le baptême est l'accomplissement du don de l’Esprit qui vient alors habiter en nous, et cet Esprit fait de nous des fils du Père, frères de Jésus.

Le texte de la Didachè, que l’on date des tous premiers temps de l’Église (entre 70 et 140) expose un premier rituel de baptême :
N°7 – 1. Pour ce qui est du baptême, donnez-le de la façon suivante : après avoir enseigné tout ce qui précède, «  baptisez au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » dans de l'eau vive. 2. S'il n'y a pas d'eau vive, qu'on baptise dans une autre eau et à défaut d'eau froide, dans de l'eau chaude.3. Si tu n'as ni de l'une ni de l'autre, verse de l'eau sur la tête trois fois «  au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». 4. Qu'avant le baptême jeûnent le baptisant, le baptisé et d'autres personnes qui le pourraient; du moins ordonne au baptisé de jeûner un jour ou deux auparavant.

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