Un mien ami a échangé quelques mails avec son député,
voici cet échange
lettre d'un électeur à son député
Monsieur le député,
Le projet de loi sur le mariage
homosexuel, adopté en conseil des ministres ce mercredi 7 novembre, suscite de
plus en plus d’interrogations parmi la population française. Pourtant, le
gouvernement semble persister à vouloir l’imposer le plus rapidement
possible.
En tant que citoyen français, je
m’étonne de cette précipitation qui me semble aller contre les principes
essentiels de la démocratie.
Une telle réforme remettrait profondément
en cause les fondements de notre société, à savoir la compréhension de la
famille, du couple humain, de la filiation, et les droits de l’enfant. La
contestation qui s’amplifie depuis quelques semaines reflète
l’inquiétude de nombreux français à l’heure où le gouvernement
semble vouloir imposer des réformes de fond dont personne ne connaît les
conséquences à court et long terme. Parler d’un mariage sans adoption
d’enfants (comme le fait actuellement le gouvernement) me semble par
ailleurs être une hypocrisie destinée à masquer les véritables enjeux du débat.
Pour ces raisons, je vous demande de
prêter attention aux voix de vos électeurs afin de requérir du gouvernement une
réflexion large en en absence de précipitation sur le sujet.
Me tenant à votre disposition pour toute question concernant ce sujet, je vous prie de croire, Monsieur le député, en l'expression de ma considération.
Réponse du député à l'électeur
Monsieur,
Vous m’avez
fait part de votre attachement à ce que soit organisée une concertation sur
l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels. Je
vous remercie de m’avoir fait part de votre sentiment et je tiens à vous
apporter quelques éléments de réponse.
A la suite de nos
engagements de campagne, diffusés publiquement et abondamment, le gouvernement
a entamé les travaux préparatoires du projet de loi qui ouvrira le mariage à
tous les couples. Nous sommes animés par la conviction que l’égalité des
droits doit désormais devenir une réalité. Le mariage civil, dont nous ne
modifions en rien la substance, ouvrira ainsi les mêmes droits à tous les
couples, y compris celui de l’adoption.
Nous ne nous
engagerions pas dans ce projet si nous n’étions pas convaincus que ce
n’était pas dans l’intérêt de l’enfant auquel nous sommes,
nous aussi, très attentifs. Ce n’est pas l’intervention du
législateur qui va créer la famille homoparentale. Des dizaines de milliers
d’enfants vivent déjà avec des parents – ou beaux-parents –
homosexuels. La situation actuelle n’est pas satisfaisante car ces
familles ne sont pas reconnues et protégées. Tout montre que ces enfants ne
développent ni plus ni moins de problèmes psychologiques ou sociaux que ceux
qui sont issus d’une union hétérosexuelle et que leur orientation
sexuelle n’est en rien prédéterminée par la nature du couple qui les
élève. De plus, ces enfants évoluent dans une précarité juridique lourde de
menaces, notamment en cas d’accident de la vie ou de séparation.
Reconnaitre leur famille, aujourd’hui, c’est aussi protéger ces
enfants.
Mais au-delà de la
reconnaissance des situations homoparentales actuelles, parce que nous savons
que les enfants ne seront pas intrinsèquement en danger, nous souhaitons que
les couples homosexuels qui le désirent puissent aussi avoir des enfants.
Le modèle de la
famille unique ne correspond plus aux réalités sociales de notre pays. Les
familles sont hétérogènes et connaissent des transformations que le législateur
doit accompagner et protéger. Ce qui compte, comme pour tous les couples,
c’est un projet parental solide et réfléchi. Ce qui est essentiel, pour
l’enfant, c’est l’équilibre de sa famille.
En réalité,
c’est lorsque l’on nie la réalité du lien qui unit un couple
homosexuel que l’on se refuse à accepter cette évolution du mariage
voulue par une grande majorité de nos compatriotes. Parce que c’est une
question d’égalité, parce que les droits et les intérêts de
l’enfant sont garantis, nous avons la ferme intention de tenir notre
engagement.
Lors de la
discussion du PACS, en 1999, beaucoup prédisaient le délitement de la société
et l’accroissement des phénomènes communautaristes avec la reconnaissance
officielle des unions homosexuelles. Aujourd’hui, aucune de ces
prophéties funestes ne s’est réalisée. Il en sera de même avec le mariage
ouvert à tous. Car, au fond, le texte que nous allons présenter est aussi une
défense de la famille.
Les homosexuels,
qui ont vécu – et vivent encore – des discriminations
insupportables, ont des vies conjugales et familiales que la loi doit
reconnaître à égalité avec celles des hétérosexuels. C’était notre
engagement de campagne : les Français ont tranché en mai et juin derniers.
Cet engagement sera tenu.
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