jeudi 15 novembre 2012

Un échange avec monsieur le député (I)


Un mien ami a échangé quelques mails avec son député, 
voici cet échange

lettre d'un électeur à son député

Monsieur le député,
Le projet de loi sur le mariage homosexuel, adopté en conseil des ministres ce mercredi 7 novembre, suscite de plus en plus d’interrogations parmi la population française. Pourtant, le gouvernement semble persister à vouloir l’imposer le plus rapidement possible.
En tant que citoyen français, je m’étonne de cette précipitation qui me semble aller contre les principes essentiels de la démocratie.
Une telle réforme remettrait profondément en cause les fondements de notre société, à savoir la compréhension de la famille, du couple humain, de la filiation, et les droits de l’enfant. La contestation qui s’amplifie depuis quelques semaines reflète l’inquiétude de nombreux français à l’heure où le gouvernement semble vouloir imposer des réformes de fond dont personne ne connaît les conséquences à court et long terme. Parler d’un mariage sans adoption d’enfants (comme le fait actuellement le gouvernement) me semble par ailleurs être une hypocrisie destinée à masquer les véritables enjeux du débat.

Pour ces raisons, je vous demande de prêter attention aux voix de vos électeurs afin de requérir du gouvernement une réflexion large en en absence de précipitation sur le sujet.
 
Me tenant à votre disposition pour toute question concernant ce sujet, je vous prie de croire, Monsieur le député, en l'expression de ma considération.
 

Réponse du député à l'électeur

 

Monsieur,
Vous m’avez fait part de votre attachement à ce que soit organisée une concertation sur l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels. Je vous remercie de m’avoir fait part de votre sentiment et je tiens à vous apporter quelques éléments de réponse.
A la suite de nos engagements de campagne, diffusés publiquement et abondamment, le gouvernement a entamé les travaux préparatoires du projet de loi qui ouvrira le mariage à tous les couples. Nous sommes animés par la conviction que l’égalité des droits doit désormais devenir une réalité. Le mariage civil, dont nous ne modifions en rien la substance, ouvrira ainsi les mêmes droits à tous les couples, y compris celui de l’adoption. 

Nous ne nous engagerions pas dans ce projet si nous n’étions pas convaincus que ce n’était pas dans l’intérêt de l’enfant auquel nous sommes, nous aussi, très attentifs. Ce n’est pas l’intervention du législateur qui va créer la famille homoparentale. Des dizaines de milliers d’enfants vivent déjà avec des parents – ou beaux-parents – homosexuels. La situation actuelle n’est pas satisfaisante car ces familles ne sont pas reconnues et protégées. Tout montre que ces enfants ne développent ni plus ni moins de problèmes psychologiques ou sociaux que ceux qui sont issus d’une union hétérosexuelle et que leur orientation sexuelle n’est en rien prédéterminée par la nature du couple qui les élève. De plus, ces enfants évoluent dans une précarité juridique lourde de menaces, notamment en cas d’accident de la vie ou de séparation. Reconnaitre leur famille, aujourd’hui, c’est aussi protéger ces enfants.

Mais au-delà de la reconnaissance des situations homoparentales actuelles, parce que nous savons que les enfants ne seront pas intrinsèquement en danger, nous souhaitons que les couples homosexuels qui le désirent puissent aussi avoir des enfants.
        
Le modèle de la famille unique ne correspond plus aux réalités sociales de notre pays. Les familles sont hétérogènes et connaissent des transformations que le législateur doit accompagner et protéger. Ce qui compte, comme pour tous les couples, c’est un projet parental solide et réfléchi. Ce qui est essentiel, pour l’enfant, c’est l’équilibre de sa famille.
En réalité, c’est lorsque l’on nie la réalité du lien qui unit un couple homosexuel que l’on se refuse à accepter cette évolution du mariage voulue par une grande majorité de nos compatriotes. Parce que c’est une question d’égalité, parce que les droits et les intérêts de l’enfant sont garantis, nous avons la ferme intention de tenir notre engagement.
Lors de la discussion du PACS, en 1999, beaucoup prédisaient le délitement de la société et l’accroissement des phénomènes communautaristes avec la reconnaissance officielle des unions homosexuelles. Aujourd’hui, aucune de ces prophéties funestes ne s’est réalisée. Il en sera de même avec le mariage ouvert à tous. Car, au fond, le texte que nous allons présenter est aussi une défense de la famille.

Les homosexuels, qui ont vécu – et vivent encore – des discriminations insupportables, ont des vies conjugales et familiales que la loi doit reconnaître à égalité avec celles des hétérosexuels. C’était notre engagement de campagne : les Français ont tranché en mai et juin derniers. Cet engagement sera tenu.

Je vous prie de recevoir, monsieur, mes salutations les meilleures.

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