jeudi 7 février 2013

Cierge et lumière



« Lumière pour éclairer les nations et gloire de son peuple Israël  »

Quoi : Le cierge est une sorte de bougie, destiné à un usage religieux. Traditionnellement en cire jaune ou blanche, il est allumé lors des liturgies.

Pourquoi : Il a d’abord une première utilité, éminemment pratique : comme toute bougie, il permet d’éclairer. Évidemment depuis le développement de l’électricité, le cierge ne semble plus très nécessaire ; et pourtant il garde une place qui n’est pas mineure dans la liturgie catholique.

Quel sens : un premier sens apparait, donné par les Écritures, la lumière signifie et indique la présence de Dieu.
Dans la liturgie juive, au temple, à la synagogue, ou même en famille, la lumière du cierge indique la présence de Dieu au milieu de son peuple : le prototype en est le chandelier à sept branches qui brûle « en permanence »[1] dans la tente du Rendez-vous.
La tradition chrétienne reprend directement l’usage hébraïque en faisant briller une « lumière rouge » [2] devant le tabernacle[3]. C’est pour cette même raison que sur l’autel sont allumés des cierges : lors de l’action liturgique, le Christ est vraiment présent au milieu de son peuple. C’est aussi pour cela que la proclamation de l’Évangile est faite encadrée par deux cierges lors de la grand’messe. Ainsi, chaque fois que l’on allume une lumière, c’est pour indiquer la présence du Christ.  

Un second sens apparait dans les évangiles : le Christ est présenté et se présente lui-même comme « lumière pour éclairer les nations » (Lc 2, 32), comme la « lumière du monde » (Jn 8, 12). C’est le sens bien particulier du cierge pascal. Cette colonne de cire, décorée d’un Α et d’un Ω[4], marquée d’une croix, percée de cinq clous (pour les plaies du Christ), symbolise le Christ lui-même[5]. Au baptême, ce cierge pascal est allumé, de même qu’à l’enterrement : le début de la vie chrétienne et l’entrée dans la vie céleste sont accompagnés par Jésus-Christ.

Un troisième sens apparait dans les évangiles : « vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 14) nous dit Jésus. Puisque nous sommes baptisés, puisque nous suivons Jésus, nous sommes membre  de son cœur, nous participons à sa lumière. Ainsi, lors du baptême, c’est un cierge allumé au cierge pascal qui est transmis au nouveau baptisé. De même pour la vigile pascale ou même lors de la chandeleur. Nous ne sommes lumière que grâce au Christ et nous ne brillons que tant que nous sommes liés à lui.


« Que ce cierge, consacré en ton honneur, demeure sans déclin (…) que l’astre du matin le trouve encore allumé, cet astre qui n’a pas de couchant et qui illumine le genre humain »[6].



[1] Lv 24, 3 : « dans la Tente du Rendez-vous, qu'Aaron disposera cette flamme. Elle sera là devant Yahvé du soir au matin, en permanence ».  
[2] Cf. PGMR 316 : selon la coutume traditionnelle, une lampe spéciale, alimentée avec de la cire ou de l’huile brillera en permanence près du tabernacle, pour signaler et honorer la présence du Christ. 
[3] Qui vient d’un mot latin qui veut justement dire “tente”.
[4] Première et dernière lettre de l’alphabet grec, cela désigne le Christ.
[5] C’est d’ailleurs pour cela qu’il est encensé pendant les liturgies du temps pascal.
[6]Conclusion de l'Exsultet, lors de la vigile pascale.

1 commentaire:

  1. Il faudrait aussi rappeler que le cierge, pour éclairer, se consume: de même le chrétien est appeler à se donner, à donner sa propre vie comme le Christ qui s'est offert jusqu'à la mort...

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