- PIERRE
L’ensemble des textes du Nouveau Testament montre une figure
unifiée et réaliste de Pierre : s’il est bien le premier des apôtres, si des
missions particulières lui sont confiées, il n’est pas pour autant un homme
parfait. Matthieu (Mt 16, 22) montre qu’à peine Pierre avait-il reçu la charge
suprême de porte-clefs du Royaume, que déjà il rabroue le Christ, ne supportant
pas l’annonce de la Passion et de la mort de Jésus.
Lorsqu’il faut faire face à la réalité de cette passion et
de cette mort, il croit encore jusqu’au dernier instant que le Royaume est «
de ce monde », malgré tous les avertissements, et lorsqu’enfin il est convaincu de la défaite humaine du Christ, il le renie !
La proximité entre Pierre et Judas est troublante. La
différence est essentielle : Pierre se reconnait alors comme pécheur et demande
le pardon de Dieu dans l’Espérance. En revanche, Judas ne laisse pas la place
au pardon divin.
C’est donc à un pécheur pardonné que Jésus confie le
ministère pastoral de l’ensemble du troupeau, c’est à un homme faible qui
connait ses limites, qui se sait incapable d’aimer « plus que ceux-ci » que le
Christ ressuscité renouvelle sa confiance.
- LE PAPE
Le ministère du pape est dit « ministère pétrinien » : cette
fonction conférée par le Christ au premier et au plus pauvre des apôtres s’est
transmises sans discontinuité à ses 265 successeurs.
Chacun d’eux a pu mesurer que ce n’est pas « la chair et le
sang » qui permettent de tenir pleinement la fonction de « vicaire du Christ »
; aucun élu à la fonction pétrinienne n’avait les épaules pour cette charge,
lourde, si lourde que certains n’ont su la tenir ou l’occuper dignement.
Seule la grâce de Dieu permet de faire face à cette
responsabilité, seule l’imitation de la figure de Pierre, le pécheur sans cesse
pardonné, permet d’accueillir cette grâce.
La permanence de la succession
apostolique sur le siège de Pierre, l’humilité avec laquelle les derniers papes
occupent pleinement leur charge et la haine que déploient le monde et les
forces mauvaises contre le Siège apostolique, sont témoignages certains de la
validité des promesses du Christ : « et les portes de l’Hadès ne prévaudront
pas contre elle ».
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