dimanche 17 mars 2013

Le Chant de l'Eglise latine : le grégorien (I)





Le « Grégorien » est une manière de chanter, spécifique à la liturgie chrétienne latine. Il a la particularité d'être un chant au service d'un texte. Ce texte est soit la « Parole de Dieu » elle-même, soit directement inspiré par elle. 

 
Je t'exalterai, Seigneur : tu m'as relevé, 
tu m'épargnes les rires de l'ennemi.  
Seigneur j'ai crié vers toi, tu m'as guéri (ps. 29, 2-3)
Chant d'offertoire du mercredi des cendres, 
par les moines de l'Abbaye de Triors
  

 Racines

C'est un style très ancien qui plonge ses racines dans l'histoire de la musique. Il est héritier de la musique grecque, qui définit les notes que nous connaissons selon des bases mathématiques, mais aussi de la cantillation hébraïque (qui permet d'exprimer les psaumes selon un mode parler-chanter), il a reçu de fortes influences « barbares ». Son origine est donc assez semblable aux chants liturgiques orientaux (il y a en particulier des proximités évidentes avec le chant syriaque). 

  Naissance


Il est attribué au pape Grégoire (mort en 604), mais c'est plutôt un patronage : Grégoire le Grand est avant tout le pape qui a marqué la fin de la période classique (ou la culture est fondée sur la littérature païenne) et l’entrée dans le Moyen-Âge (ou la culture est fondée sur les auteurs chrétiens).

La grande période de « production » du grégorien est le VIIe-IXe siècle : c’est en particulier la période à laquelle est composée la majeure partie des antiennes des psaumes. A partir des années 750, le chant liturgique « tel qu'on le fait à Rome » se répand dans tout l'empire carolingien.
C’est entre le IXe et le XIIe siècle que se fixent les pièces du « propre » (chant d'entrée, Alleluia, etc.), et C’est entre le Xe et le XIIIe siècle que se fixent les pièces du « commun » (kyrie, Gloria, etc.)  

Chant de l’Église


Le grégorien est explicitement reconnu comme chant propre de l’Église romaine depuis 1903 par Saint Pie X. Avant… c’était à la fois évident et oublié : la période du XVe au XVIIIe siècle avait été une longue décadence. 
Depuis, Pie XII (dans une encyclique de 1955), le concile Vatican II (en Sacrosanctum Concilium n°116-117), les papes (Jean-Paul II, dans une lettre manuscrite de 2003 ; Benoît XVI dans Verbum Domini n°70, de 2011), ont tous rappelé l’importance de ce chant.


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