dimanche 16 février 2014

accomplir et non pas abolir : homélie 6e dimanche du temps ordinaire A

« Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ».



C’est un long discours que Jésus adresse à ses disciples, à nous tous qui voulons écouter la Parole de Dieu, la garder et la mettre en pratique. Et ce discours c’est une bonne nouvelle !

Le Royaume

Vous savez que le message de Jésus, c’est l’annonce du Royaume, il proclame qu’il est tout proche. Mais quel est ce royaume ?
Les Béatitudes sont la porte d’entrée : le royaume advient quand nous prenons conscience que nous sommes en manque (pauvres, affamés, persécutés…), et quand nous sommes prêts à laisser remplir ce vide par celui qui peut vraiment le remplir. C’est bien évidemment la disposition de Jésus lui-même, car tout ce qu’est le Fils, tout ce qu’il est, c’est ce qu’il reçoit du Père.

Le royaume vient quand nous reconnaissons que nous avons besoin de l’action de Dieu dans nos vies.

La loi et les prophètes

Certains ont cru que la venue du royaume avec Jésus impliquait que tout ce qui avait eu lieu avant lui n’avait pas de sens.

Mais bien au contraire ! Le Dieu que Jésus révèle, c’est le Dieu de la Bible, le Dieu de « la Loi et des Prophètes », qui se donne dans l’histoire. (on se souvient que ce que les juifs appellent la Loi, ce sont les 5 premiers livres de la Bible ; et ce que les juifs appellent les prophètes sont la majeure partie des autres livres). Donc « la loi et les prophètes » c’est l’histoire du peuple de Dieu.
Par cette histoire, nous savons que nous sommes des êtres aimés de Dieu, des êtres bons et libres, des êtres capables du meilleur, et capables du pire, des êtres que Dieu aime malgré toutes les chutes : lorsque Jésus parle de « la Loi et des prophètes » qui ne sont pas abolis, il parle de cette relation entre Dieu et le peuple d’Israël, entre Dieu et l’homme, du récit qui nous dévoile qui est Dieu et qui est l’homme. Qui nous dévoile quel est le dessein divin. Et cette histoire ne sera jamais abolie.

Toute cette histoire nous dévoile lentement que la volonté de Dieu c’est que chaque homme vive comme son fils, se reconnaisse comme son fils.

Et Jésus vient accomplir cette « loi et (c)es prophètes ». Jésus est celui qui vient réaliser parfaitement tout ce qui a été vécu de manière imparfaite dans l’histoire, Jésus est celui qui vit vraiment en Fils de Dieu.

Ainsi Jésus est celui qui vient vivre en acte ce que « la loi et les prophètes » demandaient et espéraient.

La loi nouvelle

Aujourd’hui Jésus nous rappelle la loi de Moïse reçue sur la montagne du Sinaï. Ces commandements restent valables, et ils nous montrent une discipline de vie qui est le minimum pour que la vie de société soit possible. Ne pas tuer, ne pas trahir, ne pas tromper.

Mais en ce jour, Jésus nous invite à faire un pas de plus : il nous faut passer de la montagne de Moïse à celle des Béatitudes. Il nous invite à passer de la relation de serviteurs à celle de fils.

Si je suis un fils de Dieu, je suis un frère et un ami de jésus. Et il n’y a plus de commandement qui vienne de l’extérieur : Tout ce que veut mon ami, mon frère, je le veux aussi. Il n’y a plus de limites : Nous voulons vivre comme Jésus, aimer comme Jésus, agir comme Jésus. Et c’est cela le chemin du vrai bonheur.

Ainsi aujourd’hui, il s’agit de viser la perfection, rien que cela !

Et cela ne se fera pas sans nous.

Ce n’est pas possible me direz-vous ? et vous avez raison, par nos seules forces ce n’est pas possible. Reconnaissons notre incapacité à vivre selon la Loi, reconnaissons que nous avons besoin de l’action de Dieu dans nos vies. Accueillons le don que Dieu nous fait : Jésus qui agit vraiment comme la loi le demandait. Vivons avec lui, prenons du temps avec lui, parlons avec lui, comme un ami parle à un ami.

Et nous recevons son plus grand don : son Esprit Saint, répandu continuellement dans le monde par les sacrements, cet Esprit qui nous fait vivre et qui nous transforme en Christ.

Laissons-nous donc transformer en Christ, et accueillons la joie du Ressuscité. 

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