vendredi 20 avril 2012

L’ambon



Puisque « l’Église ne cesse de présenter aux fidèles le Pain de vie pris sur la Table de la Parole de Dieu et du Corps du Christ »[1], l’architecture liturgique veut matérialiser l’unité qu’il y a entre le ‘Christ donné comme parole’ et le ‘Christ donné en nourriture’. C’est l’ambon qui en est l’instrument

Quoi :                         Concrètement, c’est une sorte de pupitre, situé en avant du Chœur, sur la droite ou sur la gauche, normalement tourné vers l’assemblée. Il est normalement fixe et sa décoration renvoie à l’autel. Son étymologie (en grec : anabainein = monter) indique qu’il est situé à un endroit haut, visible.

Pourquoi :      C'est à l’ambon que sont proclamés un certain nombre de textes pendant la liturgie :
les lectures de l’Ancien et du Nouveau Testament ainsi que la proclamation de l’Évangile doivent y être faites ;
Les chants du psaume et de l’alléluia, le chant des séquences, l’énonciation des prières universelles, le chant de l’Exultet pascal et l’homélie peuvent y être faite.
Et cela seul peut être accompli en ce lieu.

Quel sens :    Pour annoncer le Royaume, Jésus prend soin d’être bien vu et entendu de tous : c’est assis sur une éminence ou dans une barque que Jésus s’adresse au foule. Le Christ, assis symboliquement dans la « chaire de vérité », occupe la place du maitre et du pédagogue. De même, lecteurs, chantre, diacre et prêtre tiennent en ce lieu la place du Christ enseignant.
Enfin, comme nous le rappelle l’apparition de Jésus au disciples d’Emmaüs (Lc 24), la « Parole proclamée » est aussi essentielle à la messe que la « fraction du Pain » : « Notre cœur n'était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Écritures ? »




© HD
Ambon à Saint-Genis
L’ambon de notre église a été réalisé à partir de la chaire, ce qui est très judicieux. En effet, la chaire s’inscrivait dans la continuité de l’ambon antique. Réutiliser ce ‘meuble’ permet de souligner la ‘réforme dans la continuité’ voulue par le dernier concile et s’inscrire dans la très longue histoire de l’Église.
Sur les panneaux latéraux, sont représentées quelques symboles très parlants :
À droite un Livre est surmonté des deux tables de pierre sur lequel furent inscrite la Loi, c’est l’unité de la Révélation divine qui se réalise par l’Ancien et le Nouveau Testament qui est ici soulignée.
À gauche, la croix encadrée par l’Α et l’Ω, désigne le Christ – commencement et fin de l’histoire – qui est le sommet de cette Révélation de Dieu.
Enfin, au centre, une barque sur une mer déchainée, et une ancre monumentale : sur les flots du monde et de la vie, la parole de Dieu est le point ferme sur lequel je peux m’appuyer.
« En elle, nous avons comme une ancre de notre âme, sûre autant que solide » He 6, 19



[1] Catéchisme de l’Église Catholique, n°103.

1 commentaire:

  1. ambon, anabainein, donc un peu le même sens que l’étymologie d' "autel", altare, que vous n'aviez pas signalé dans votre excellent article sur l'autel...

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