mercredi 26 juin 2013

le tabernacle




« et il a planté sa tente parmi nous  »


Quoi : Le tabernacle est une sorte de coffre, destiné à contenir le Saint-Sacrement. Il doit être à un endroit noble et visible de toute l’église. Il peut être placé au fond du chœur dans l’axe de l’autel[1].

Pourquoi : Il a pour fonction de conserver, protéger et exposer la présence de Jésus-Eucharistie au sein de la communauté chrétienne en dehors de la messe.
Dès les tout premiers siècles, le besoin s’est fait sentir de conserver Jésus-hostie afin de pouvoir le porter aux absents, que ce soit à cause de persécution ou pour cause de maladies. Dès cet époque, le corps eucharistique de Jésus est vénéré avec le plus grand respect. C’est ainsi qu’en 257, Tarcisius préféra mourir que de laisser profaner l’hostie consacrée[2].

Après la paix de l’Église et le traité de Milan de 313, la réserve eucharistique se fera non plus dans les maisons privées, mais dans les basiliques : le meuble permettant cette conservation variera au cours des âges[3], et c’est à la fin du Moyen-Âge que se répand ce petit meuble spécifique qu’est le tabernacle.
C’est à partir du XVIIIe siècle qu’il est obligatoirement situé sur l’autel principal de l’église. Les réformes qui ont suivi le Concile Vatican II, dans le souci de remettre en valeur la primauté de la célébration eucharistique, ont demandé de dissocier l’autel et le tabernacle.
  
Quel sens : Le mot « tabernacle » vient du latin tabernaculum qui veut dire « tente ».

Il y a un rapprochement à faire avec la « tente de la rencontre »[4], décrite dans les livres de l’Exode et du Lévitique[5] : cette tente qui est au cœur du camp des hébreux en marche est le signe de la présence de Dieu au milieu de son peuple.
Il y aussi un rapprochement à faire avec le prologue de l’évangile de Saint Jean : lorsque l’évangéliste dit « le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous », le mot « habiter » veut rendre un terme grec qui signifie en fait « il a planté la tente »[6].
Dans le temple de Jérusalem, le rideau qui fermait le Saint des Saints avait cette même fonction d’évoquer la tente du désert.  

Le tabernacle peut être recouvert du conopée, afin d’évoquer encore plus nettement cette symbolique de la tente : c’est donc une sorte de voile qui recouvre le tabernacle, ou au moins une partie de sa porte, quand l’eucharistie y est conservé. Il doit être de la couleur de l’office liturgique. 
Ce conopée est, avec la lampe du saint-Sacrement, le signe de la Présence réelle.

Le tabernacle étant le lieu de la présence réelle, il a fait l'objet de tous les soins des artistes au cours des siècles. De grandes œuvres d'art ont été réalisées.


[1] La PGMR précise que le tabernacle peut être dans le sanctuaire « sans exclure l’ancien autel qui ne servirait plus à la célébration ».
[2] Benoît XVI raconte son martyr aux servants d’autel lors d’un pèlerinage en 2010 : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20100804_fr.html
[3] Colombe, ciborium, pyxide,
[4] Ou « tente du rendez-vous ».
[5] C’est le chapitre 26 de l’Exode qui décrit minutieusement l’apparence de cette tente.   
[6] C’est le verbe ἐσκήνωσεν, qui vient du mot σκηνος, la tente.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

tout commentaire est bienvenu
qu'il soit constructif et utile, tel est mon seul souhait
merci